dimanche 31 mai 2009

Cluedo

Le 26 mai, sous la plume d'Alain Gresh, le site du
Monde Diplomatique faisait état de ça:
http://blog.mondediplo.net/2009-05-26-Le-Hezbollah-et-l-assassinat-de-Rafic-Hariri

On sait que le Tribunal "Specos" pour le Liban, chargé d'enquêter sur l'attentat du 14 février 2005 à Beyrouth qui a coûté la vie à l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri, et à 22 autres personnes (dans la foulée), n'a encore rien fait, à part libérer quatre individus qui avaient été détenus sans preuve pendant 4 ans.

Comment Der Spiegel peut s'enorgueillir d'avoir les conclusions dudit Tribunal?

A la vitesse à laquelle vont les tribunaux internationaux de manière générale, tout est à parier que dans 10 ans on n'aura toujours pas de réponse, et on peut penser que le Tribunal n'a pas dépassé le stade de l'instruction du dossier.
De là à en arriver à des conclusions...

On nous aura tout servi dans l'affaire Hariri. En effet, si le Tribunal n'a pas dépassé la case départ, c'est parce qu'il n'a pas pu se servir des travaux préparatoires de la commission d'enquête internationale qui lui a précédée.
Et s'il n'a pas pu s'en servir c'est parce que le rapport Mehlis était trop controversé pour qu'on puisse le juger crédible ( faux témoignages et incrimination sans appel de la Syrie).

Scandale pour l'ONU qui avait chapeauté la mascarade et qui a forcé Mehlis à la démission. De manière presque interchangeable, le Hezbollah est désormais désigné à la place de la Syrie au rang des usual suspects. Force est de constater que Nicolas Sarkozy n'a eu que faire de cette supposée implication de la Syrie dans l'assassinat de Hariri, qui était copain comme cochon avec Chirac ( lequel avait boycotté la Syrie qu'il jugeait coupable du meurtre de son ami libanais), lorsqu'il a reçu Bachar El Assad en grandes pompes à l'Elysée et en a profité pour renouer des liens avec la Syrie. La rupture donc.

Cependant Nicolas Sarkozy se fout pas mal de l'implication du Hezbollah qui l'arrangerait plutôt dans sa récente exportation de son "thème identitaire": l'insécurité, aux Emirats Arabes Unis. L'équation veut que Hezbollah + Syrie = Iran, alors pourquoi ne pas aller sauver les Emiratis de la menace iranienne?! Yes why not?!
Et puisque Sarko est décidé tout comme, et même un peu plus que, Obama, à faire respecter le droit sacro-saint à la défense d'Israël, l'accusation de meurtre contre un groupe déjà considéré comme terroriste par la doxa, ne fait que renforcer ses propres convictions, son soutien inconditionnel et sa sympathie redoublée à l'égard d'Israël.

Tout le monde y gagne, les Américains non plus ne sont pas en reste et savourent le coup de bâche médiatique que le Hezbollah vient de se prendre, après avoir osé défier Joe Biden, qui se baladait au Liban il y a peu pour souhaiter de "bonnes élections" aux Libanais.

Petit meurtre entre amis


La défaite de Susan Boyle, candidate à la "nouvelle star" british, n'étonne même pas.

Avec avoir été propulsée sous les spotlights de la presse internationale, bien plus en raison de son physique improbable que de sa voix de rossignol, Susan Boyle, 48 ans, a été évincée en finale du concours télévisé britannique "Britain's Got Talent".

Cette dame, dont le Canard Enchaîné avait décelé la ressemblance (quasi-fraternelle) avec Jean-Pierre Raffarin, s'est bel et bien faite avoir par le jury de l'émission, par la presse britannique, et le public qui l'avait soutenue jusque là.

Seulement on ne fait pas de vieux os dans ce genre d'activité, et Susan Boyle, si extraordinaire qu'ait pu paraître son fabuleux destin de courte durée, devait savoir que le public se lasse, et surtout que les émissions de téléréalité ont pour seul intérêt la mise en avant de la jeunesse, de la beauté plastique, des qualités qui vont souvent de pair avec un certain manque de matière grise.

Susan Boyle n'a été qu'une erreur de casting avec laquelle il a fallut faire le temps d'une chanson et d'une explosion d'audimat.
Habitués à une clientèle jeune et superficielle, les producteurs ont dû voir dans ce soutien apporté à Boyle leur intérêt: attirer une autre catégorie du public, des hommes et des femmes d'une cinquantaine d'années, des curieux du phénomène Boyle, des grands-mères.

Outre cette diversification du public britannique, l'effet Boyle a attiré l'attention des télés internationales, et la dame qui avait d'abord bénéficié d'un engouement mi-étonné mi-sincère, n'a pas pu, et on le comprend bien, digéré la pilule de la défaite.

La malheureuse a été hospitalisée peu après la nouvelle.

"Selon plusieurs médias, "SuBo", comme on l'appelle dorénavant, a été transportée d'urgence dimanche dans une clinique du nord de Londres, au lendemain de son échec en finale face à un groupe de danseurs."

La leçon? Y'en a-t-il vraiment une, peut-être que tout ceci n'est qu'un jeu, mais un jeu bien cruel, triste et cynique car personne ne peut s'étonner de la réaction de la principale concernée.

Et si certains déplorent ce genre de programmes, au vu de la mésanventure de Mme Boyle, on ne peut que les comprendre car si la téléréalité peut propulser certaines personnes dans les sphères qu'elles rêvaient d'atteindre, elle peut également en plaquer d'autres au sol.

mercredi 27 mai 2009

L'important dans le droit c'est la probité!


Le propre de l'avocat est de défendre un client, quel qu'il soit.
Tout comme le médecin, l'avocat prête un serment dans lequel il est dit, comme dans le serment d'Hypocrate, qu'il ne discriminera aucun individu en raison de son statut social, de sa religion, de sa couleur de peau ou que sais-je encore, mais qui va plus loin que le serment de l'ordre médical parce qu'il dit aussi que l'avocat sera le "défenseur de la veuve et l'orphelin".

L'avocat a le choix de défendre ou pas un éventuel client qui solliciterait ses services, et bon nombre de cas juridiques à l'instar des procès de Maurice Papon, de Klaus Barbie, d'Augusto Pinochet, ou même d'Omar Raddad, ont choqué ou bouleversé.

L'avocat est, dans l'exercice de sa profession, libéré des contraintes morales dans la mesure où à partir du moment où il a accepté de défendre un client "moralement" indéfendable, il ne peut que puiser dans le droit stricto sensu car même si les faits sont accablants pour l'accusé, on lui garantit une représentation légale.

Cependant, il est troublant de constater parfois que les avocats peuvent sauter du cop à l'âne. Je ne suis pas en train de donner un jugement moral sur ceux que l'avocat peut ou ne peut pas défendre, mais j'ai un peu le blues quant à l'intention derrière le choix d'assurer la défense légale d'un individu ou d'un autre.

Alors il n'y a rien d'étonnant à ce que Me Patrick Maisonneuve, ancien avocat d'Yvan Colonna, plaide la cause de l'église de scientologie.

Me Maisonneuve est un vrai avocat médiatisé au vrai sens du terme, un peu comme Me Vergès ou Me Collard: un talent de rhéteur, une voix éloquente, un ton solennel, un rabat à l'envers...non là je médis, Vergès était toujours impeccable à l'écran.

Bref, un avocat avec une vraie prédisposition pour toutes les causes perdues, un avocat de tous les antagonismes, la preuve: Colonna versus la République, et maintenant la scientologie contre les familles des victimes.

Après moult procès desquels l'église de scientologie est toujours sortie indemne, il a fallu attendre une affaire d'escroquerie pour enfin penser sérieusement à poursuivre la secte en justice et y mettre un terme.

Pourvu que la justice donne autant de crédit à la défense de la scientologie qu'au dernier plaidoyer de l'avocat en faveur de son ancien client corse.

jeudi 14 mai 2009

The way of the fist


Un p'tit truc drôle pour l'anecdote

J'ai appris récemment qu'avant d'entrer dans le gouvernement israélien, Avigdor Lieberman était en fait videur de discothèque à Moscou.

Un beau soir alors qu'il ne faisait qu'exercer ses fonctions sur un client un peu lourd, un chouïa en excès de zèle l'ami Avi a tout simplement "tapé un peu trop fort" le gars auquel il était en train de donner une leçon de vie. Cette dernière a été retenue comme qui dirait, le mec en question ne s'en est jamais relevé.

Après cet épisode, il aurait décidé d'émigrer en Israel, probablement parce qu'il y fait plus chaud qu'en Russie...et là il a eu l'occasion d'entrer dans la politique avec joie et allegresse.

Pour la suite, on connaît tous l'histoire, il s'impose avec Israël Beitenou ( Israël notre maison; "beit" voulant aussi dire "maison" et "chambre" en arabe) en tant que le LePen cocktail hoummous/vodka, promet de faire la guerre aux Palestiniens et de leur distribuer des roustes (dit-il le poing levé vers le ciel) car selon lui ils ne comprendraient que la violence et la loi du talion.

Il est original de constater que les partisans de ce bel humaniste made in ex-USSR ne sont pas tant les israéliens ashkénazes venus des pays de l'est mais plutôt paradoxalement les sépharades qui après avoir vécu, pour certains, la première moitié de leur existence dans les pays du Maghreb seraient les plus pressés d'en découdre avec les arabes.

Les apparences peuvent être si trompeuses, la réalité des faits aussi apparemment...

La motivation et l'ardeur à combattre le voisin Palestinien chez les juifs maghrébins en Israël est le symptôme d'une amnésie généralisée au service du sionisme, sinon d'une haine incompréhensible et de faits historiques occultés ou tronqués.