lundi 30 mars 2009

Fais ton Angelina Jolie*


Après les multiples adoptions de l'actrice hollywoodienne Angelina Jolie qui ont fait la une des Gala, ParisMatch et autres, nous serons probablement très prochainement tenus en haleine par le "combat" humanitaire de la star américaine de la chanson Madonna.

Madonna, non contente d'avoir quasi kidnappé un bébé lors de son dernier voyage humanitaire au Malawi il y a un an, où elle a semble-t-il financé la construction d'une école pour filles, est retournée dans le pays pour adopter une orpheline de trois ans "qu'elle avait remarqué durant son dernier voyage".

Seul hic, l'enfant aurait une grand-mère qui s'oppose formellement à cette adoption, et les organisations des droits de l'homme du Malawi de concert avec les associations humanitaires sur place ont déclaré que la star profitait de son statut et qu'un enfant est toujours mieux dans son environnement proche.

La star, qui n'est pas prète à renoncer à cette nouvelle lubie, a entamé toutes les procédures d'adoption légales.
Les lois du pays sur l'adoption sont pourtant claires, elles favorisent l'adoption d'enfants aux familles malawis avant l'adoption internationale, qui prend en principe au minimum deux ans.


Caprice ou élan philantropique? Pourquoi cette vocation se réveille-t-elle si tardivement chez la star de toutes les excentricités?

Dans un précédent billet, je remettais en doute l'altruisme de la chanteuse américaine, voilà qu'elle me prouve mauvaise langue en ouvrant de nouveau son foyer (brisé, reconstruit, et re-brisé) à une petite fille.
Est-ce pour prouver que ses détracteurs l'ont sous-estimée ou juste pour affirmer sa lutte dans l'humanitaire et faire partie du club très selectaaa des charity stars?

A l'instar des people qui se sont rangés derrière l'assistance humanitaire comme Angelina Jolie et Brad Pitt et ont adopté par ce biais (et puis bien avant eux, Joséphine Baker avait eu la chouette idée d'adopter moult enfants, 11...je crois, de nationalités et de confessions différentes, pour leur offrir une belle vie), ou de ceux qui portent les couleurs d'une ONG comme Adriana Karembeu, de ceux qui dénoncent des situations inhumaines comme Rania de Jordanie ou George Clooney, Madonna se veut internationalement connue, puissante, richissime, sexy et engagée!
Ce désir compulsif d'adopter en est la preuve non?!

Mais suffit-il pour décréter que l'aide humanitaire apportée à un pays lui donne le droit de prendre quelque chose en retour? Car c'est bien de cela qu'il s'agit quand on souhaite adopter un enfant qui n'est pas le candidat idéal à l'adoption puisqu'il/elle a encore un parent vivant.

Ayant déjà fait l'impasse une première fois sur les chemins légaux de l'adoption en Afrique, la star américaine ne se laissera pas désarçonner par si peu, à savoir les lois et les associations humanitaires.

Comment vouloir et prétendre s'engager dans des actions de solidarité internationale quand on n'éprouve pas le moindre respect pour les voies légales d'adoption, ni pour la population.


L'une des représentantes du gouvernement français sur place a déclaré aux caméras de TF one, que "si on ne trouve pas de familles malawi pour cette enfant, il n'y a pas de mal à ce qu'elle trouve un foyer en définitive".



Car si Angelina Jolie a elle aussi rencontré de nombreux problèmes suite à l'adoption de son premier enfant, mais a toujours fait en sorte de procéder "proprement" donc légalement quand elle a envisagé d'agrandir sa "famille", pas comme une harpie en jour de soldes chez Nature&Découverte prète à tout pour embarquer le dernier châle made in Malawi, Madonna a, quant à elle, peut-être été bien inspirée de persévérer dans son modus operandi.


C'est quand même douteux cette envie d'aider les autres quand le seul événement médiatique de l'année à avoir fait parler d'elle, c'était son divorce.


Du coup, la voilà posant avec la jeune Lourdes, sa première enfant biologique, toutes deux supervisant les travaux de construction des écoles et de l'hopital. Lourdes aura peut-être elle aussi l'envie de repartir avec un petit souvenir d'Afrique, et qui sait peut-être réussira-t-elle à adopter.

Ce continent n'en finira jamais de subir les plus grands outrages, apparemment surtout sous couvert d' "aide" ou de parole sacrée. Heureusement que les routes de Madonna et de l'Arche de Zoé ne se sont jamais croisées!

On devrait proscrire l'entrée de certains pays d'Afrique aux "stars" et aux humanitarians qui ne connaissent rien au pays qu'ils semblent si impatients d' "aider", ou s'ils ne parlent pas le dialecte tout du moins.

Et pourquoi ne pas leur faire passer un examen sur l'état du pays, sa position (connue, allez facile... selon le classement de l'ONU pas au pif quand même) dans la longue liste des pays qui ont besoin de l'aide humanitaire à travers le monde; comme on choisit notre "immigration", les différents pays africains devraient pouvoir choisir leurs "humanitaires".
Parce qu'à ce train-là ça va finir par se mériter, et il ne restera guère que 8 à 10 ONG dans le monde.









* Oui j'aurais pu écrire "Fais ta Angelina Jolie", mais le français ne souffre pas l'hiatus!

lundi 16 mars 2009

Regarde les "démocraties" marcher

La façon dont les gouvernements et les coalitions se créent me laisse un peu perplexe.

Les déclarations du pape aussi...quand Jean-Paul II dirigeait la communauté des chrétiens il disait que le préservatif était synonyme de luxure et prônait la vertueuse abstinence contre le préservatif, après avoir parlé de fidélité et de monogamie au sein du couple.

Le nouveau souverain pontife a, lui, trouvé de bon ton d'aller déclarer au Cameroun que le préservatif et sa diffusion était la raison de la propagation du virus du sida...sapant ainsi, dans la conscience de pas mal d'africains et de dirigeants africains (qui sont bien connus pour leur tolérance) plus de trente ans de travail de prévention et de réduction des risques mené par de nombreuses ONG.

Les ONG seraient-elles à la fois dans la ligne de mire de l'Eglise, du Soudan et d'Israël?

Quand le Hamas a été élu, le monde entier, et surtout la "communauté internationale", a crié au scandale sans la moindre hésitation et tout le monde s'est mis d'accord pour dénoncer un groupe terroriste très très dangereux.
Ok, les mecs du Hamas ne sont pas franchement intelligents ni vraiment philantropes, on le concède sans objections.

Toutefois quand Bibi confie le ministère des Affaires Etrangères à un humaniste (sic.) comme Avigdor Lieberman, et que dans la foulée, il décide aussi de lui confier la Défense Intérieure, on peut se poser des questions sur la possibilité d'une volonté de sortie de crise avec le voisin palestinien, et même sur l'hypothétique "inquiétude" d'Israël quant à ses crimes de guerre.
Et on se rappelle que Lieberman a quand même promis que Gaza connaîtrait le même sort que Hiroshima...tout un programme!

Oui, Bibi n'a que faire d'une éventuelle enquête de la CPI et affiche clairement à travers ce choix son dédain pour la paix et, l'immunité diplomatique dans le droit sacro-saint à la défense que seuls les dirigeants israéliens peuvent brandir en toutes occasions. Car Bibi prépare la défense on le devine bien, et certainement pas la prochaine offensive.

Bon, à sa décharge la très autoritaire "dame de fer" de Tel Aviv, élevée au steak Sharon, a décliné l'offre de former une coalition, provoquant ainsi ce durcissement de terrain.

C'est fou quand même ces ressemblances dans le traitement des populations voisines de la "démocratie" israélienne et de la "démocratie" soudanaise. BHL n'était pas fondamentalement à côté de la plaque quand il a fait la comparaison entre Darfouris et Palestiniens en fin de compte.

Lundi dernier, le très éclairé Omar El Béchir a lui aussi fait une promesse, celle de débarrasser le Darfour de toutes les ONG (dixit: "D'ici un an le Darfour n'aura plus besoin des ONG"), après avoir commencé à en dégager quelques unes parce qu'elles feraient de l'espionnage pour la CPI.

C'est dans des moments comme ça qu'on en vient presque à se dire que Kouchner n'avait pas foncièrement tort en parlant de "devoir d'ingérence (humanitaire)"...enfin pas tout à fait, le délire est assez extrême parce qu'il peut entraîner bien des dérives...le délire messianique de l'Arche de Zoé pour l'exemple...ou Madonna qui se barre du Malawi avec un bébé sous le bras, écourtant à quelques jours des mesures d'adoption prenant 2 ans minimum, pour "soustraire un enfant à une vie d'épreuves". Pourquoi seulement UN?

Le fait est qu'en Israël, vu la gueule du nouveau gouvernement et sa grosse envie de paix, les associations humanitaires vont avoir encore plus de mal à entrer sur les zones de bombardements et ne pourront pas éviter ce qui s'est récemment passé à Gaza, des médecins entravés, empêchés de donner les premiers soins à une population agonisante, et contraints de s'enchaîner aux check-points pour qu'on leur laisse la possibilité d'exercer leur profession.

Au Soudan, en revanche, on enlève des médecins de MSF pour les relacher trois jours plus tard parce que même les "rebelles" ou les "combattants de la paix" (ou même l'armée soudanaise, parce que là-bas on ne sait jamais qui est qui ou qui est quoi et qui a vraiment enlevé qui, et qui a fait quoi) comprennent un truc qui semble échapper au gouvernement israélien et au "Roi" soudanais, les médecins sont là pour une raison de santé et un accès aux soins, pas essentiellement pour nuire à un état qui n'a pas besoin d'eux pour réaliser sa culpabilité et sa violation continue du droit international en général et du droit humanitaire en particulier.

La conjugaison des talents du gouvernement israélien ne laisse nul doute quant à sa détermination et à son ordre du jour: destruction, destruction, destruction.

Quant aux dernières tribulations de Benoît XVI, si même la chargée d'Etat à la famille Nadine Morano se dit "choquée"; comme me le disait vendredi un vieux gentleman que j'ai croisé dans la rue, et qui m'a demandé ce que je pensais du pape, je finis sur ses mots:

"Franchement il nous faudrait un nouveau pape, celui-ci est un aliéné, il a pété une durite, il nous faut un nouveau sous-pape, hihi". plouf plouf

lundi 9 mars 2009

La vie est (presque) belle


Deux bonnes nouvelles ce weekend.
Je commence par la bonne ou la très bonne?

Commencons par la très bonne.
Le procureur de la Cour Pénale Internationale, l'Argentin Luis Moreno Ocampo, envisage d'enquêter sur Israël pour crime de guerre suite à l'agression israélienne sur la bande de Gaza qui a fait 1300 morts, a-t-il indiqué au journal dominical porteño, Perfil.

"Nous évaluons le sujet, nous sommes dans une phase d'analyse. Je n'ai pas encore décidé si nous lancerons des investigations, mais il y a une possibilité que cela arrive", a expliqué M. Moreno Ocampo, quelques jours après avoir obtenu que la CPI émette un mandat d'arrêt international contre le président soudanais Omar el-Béchir, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité au Darfour.
Luis Moreno Ocampo a dit qu'il analysait les plaintes déposées devant la CPI par Ali Khasan, ministre de la Justice de l'Autorité palestinienne en janvier".

Un mandat d'arrêt a été lancé à l'encontre de Omar El-Béchir, président du Soudan en dépit du fait que l'Etat n'a pas ratifié le Traité de Rome instituant la CPI.
Si on part de ce postulat, Israël, qui n'a pas non plus ratifié le traité, mais qui l'a signé comme le Soudan, devrait avoir de quoi se faire des cheveux blancs, pour qu'on puisse vraiment croire à la réalité d'une justice pénale internationale, et surtout au bien fondé d'une CPI qui jugerait et sanctionnerait tous les Etats sur les mêmes principes.

Si cette enquête aboutit, sans laisser l'occasion à Israël de soulever pour la énième fois l'exception d'incompétence de la juridiction, on pourra enfin se dire que tous les Etats sont assujettis au droit international qu'ils le veuillent ou non, et on pourra se féliciter d'une vraie avancée de la justice internationale.

La deuxième bonne nouvelle, est une vraie good good news aussi bien pour les Américains, que pour certains d'entre nous qui n'en pouvaient plus.

La nouvelle n'est pas une solution de long terme mais s'applique à l'ici et au maintenant. BHL nous quitte pour les 6 prochains mois, Hip hip hip Hourra!

Oui, le "philosophe" souhaite se consacrer 6 mois par an à son pays préféré où il sera mondainement présent à des séances de dédicace, des conférences, et autres activités béHéliennes très prisées aux States.

BHL nous en voit ravis, et nous lui souhaitons bon vent! Surtout qu'il prenne son temps, on pourrait s'y habituer, et si les Américains voulaient le garder, on pourrait leur échanger contre...hum...Ralph Nader, qui pour eux ne présente plus beaucoup d'intérêt.

dimanche 8 mars 2009

R.A.S suite "The policemen are not here to create disorder, they're here to maintain disorder!"*

Saint-Ouen, cette après-midi.

Un de mes amis sortait d'une répétition dans un studio d'enregistrement de la banlieue où des enfants et adolescents jouaient, quand il a été témoin d'une scène considérée comme banale.

Une dizaine de voitures de police arrivent. Une vingtaine de policiers en sortent matraques et flash-balls à la main histoire d'épater la galerie et sans nul doute pour "ambiancer" la cité qui semblait un peu trop calme pour un dimanche.
Au même moment, une femme d'une quarantaine d'années passe et sort son téléphone portable pour prendre une photo et immortaliser l'instant.

Aussitôt trois flics (hommes) lui sautent dessus, la plaquent contre un arbre, puis la mettent à terre en lui tordant le bras pour qu'elle lâche l'appareil.
Une fois la "forcenée" maîtrisée, un des policiers sort son appareil et se met à prendre en photo tous les spectateurs de la scène.

Enfin, après une heure de spectacle, les policiers ont ramené l'ordre en dispersant la foule.

Insécurité partout, tolérance zéro!


*"Les policiers ne sont pas là pour créer le désordre, ils sont là pour maintenir le désordre!"
formule empruntée au maire de Chicago, Richard J. Daley, suite à un mémorable lapsus lors d'une conférence de presse après les violences qui ont eu lieu pendant la convention nationale du parti démocrate en 1968.

Un, deux, trois, je te réintègre ou je t'excommunie


En effet, toutes les sociétés vont très mal.

Que l'Eglise Catholique excommunie la mère d'une enfant âgée de 9 ans, forcée d'avorter après avoir été violée par son beau-père, c'est à s'en arracher le scalp!

Loin de s'arrêter en si bon chemin, la toute puissante institution a décidé d'excommunier toute l'équipe médicale...pourquoi ne pas s'en prendre au législateur tant qu'à faire?!

Mêlant le grotesque à l'absurde, le fait divers était suffisamment horrible en lui-même pour y rajouter la sentence d'excommunication.

Le beau-père? Que Dieu sauve son âme!
L'homme âgé de 23 ans, violait l'enfant depuis ses 6 ans, ainsi que sa soeur aînée (et handicapée) de 14 ans. Il encourt une peine de 15 ans de prison, mais reste un catholique intègre.

La mère, qui n'était pas au courant, a décidé d'emmener sa fille à l'hopital après que cette dernière, alors enceinte de 15 semaines, s'est plainte de douleurs aigues à l'estomac.
Outre son excommunication, la mère est menacée par l'archevêque Mgr José Cardoso Sobrinho de Recife (nord-est du Brésil) d'être poursuivie en justice pour "homicide".

Il est de notoriété publique que le Brésil est le plus grand pays "catho" du monde, et que l'avortement y est bien entendu interdit sauf en cas de viol ou de danger pour la vie de la future mère.

La grossesse de la fillette mettait ses jours en péril et malgré ces deux circonstances atténuantes, l'Eglise n'a pas trouvé mieux que d'accabler davantage la mère en l'excommuniant.

Je pense que Benoît XVI a atteint sa période d'expiration.
Après avoir jugé de bon goût la réintégration de l'archevêque négationniste Williamson, le Pape prouve encore une fois que les voies du bon sens sont impénétrables et que les décisions de l'Eglise sont aussi intraitables qu'accommodantes.

L'enfant était enceinte de jumeaux qui selon l'Eglise "sont les vies de deux innocents".

Quelle logique implacablement archaïque que de reconnaître l'innocence de foetus indésirés quand on ne reconnaît pas la même innocence à une femme...de 9 ans, qui n'est encore qu'une enfant.


Le même scénario aurait-il pu avoir lieu dans un autre pays?


Cette décision choque la loi des hommes, mais la loi de l'Eglise se suffit à elle-même et se moque de ces considérations laïques.

Heureusement qu'on a encore le bon sens de reconnaître que le vrai danger c'est l'Islam! (sic.)

R.A.S

Samedi 7 mars à 10h15 à la station Iéna (ligne 9), trois policiers (deux hommes, une femme) appréhendaient un jeune black d'une vingtaine d'années, pour on ne sait quel motif, sous le regard ébahi des personnes qui se trouvaient sur le quai d'en face.

Le jeune noir était raide comme un piquet et ne pipait mot quand une dame a pris sa défense avant d'être traitée de "folle" par l'un des policiers, qui s'en est alors pris verbalement à trois jeunes métisses qui observaient la scène en leur lançant : "qu'est-ce vous regardez?!"

Les jeunes répondent "vous", et le policier de rétorquer: "y'a rien à voir, qu'est-ce qui ya, vous voulez que j'vienne sur le quai, parce que j'peux faire le tour hein!!"

Cinq minutes plus tard, comme promis, le vaillant policier suivi de ses deux rangers, interpellait les trois spectateurs et les calait contre un mur pour un contrôle d'identité arbitraire, les empêchant ainsi de prendre le métro.

Nous n'avons vu que cette scène pendant que le métro nous emmenait.

Ce genre de "contrôles" arrivent plus souvent qu'on ne le croit pour des raisons qui dépendent plus du hasard que de la nécessité et impliquent bien souvent des jeunes gens qui ont le seul tort de "regarder" ce qui se passait sous leurs yeux.

On peut en conclure que Nicolas Sarkozy a pérennisé son action au sein du Ministère de l'Intérieur, en formant le personnel policier à son image et à son "savoir-faire" intransigeant, et en effectuant un transfert de "compétences" mais surtout un transfert d'autorité indiscutable et incontestable.

Quid de ces trois jeunes?
On espère, dans la meilleure hypothèse, qu'après avoir contrôlé leurs "papiers" et les avoir un peu rudoyés, les braves policiers ont du les laisser partir ne trouvant rien à leur reprocher.

A l'image de leur maître, les trois rangers du risque ont fait reculer la "racaille" qui fourrait son nez dans ce qui, de toute évidence, ne la regardait pas.

Quand une arrestation a lieu au vu et au su de tous, il est normal, puisqu'on vit en démocratie de réagir quand les policiers jouent aux rangers et se donnent en spectacle, d'autant plus s'ils haranguent les spectateurs en supposant qu'ils prennent partie.

lundi 2 mars 2009

"Frailty thy name is BHL!"*


Après un édito du Point en date du 8 janvier 2009, dont certains se souviennent, BHL en a pondu un deuxième dans le même style, le 15 janvier. Après lecture de ce billet, BHL remporte incontestablement la Palme d'Or du siècle du Néon, autrement dit, BHL est à lui seul et à la fois, le contenu et le contenant d'un néon (le gaz, et par métonymie la lampe). Parce que si vous ne le savez pas encore, vous découvrirez bien vite que BHL aveugle plus qu'il n'éclaire.

« Passons sur les "Mort aux juifs" lisibles sur certaines des banderoles des manifestations de Bruxelles, Paris ou Madrid.

Les manifestations les plus virulentes ont aussi eu lieu en Indonésie, en Suède, en Italie aussi...

Passons sur ce syndicat italien, le Flaica-Uniti-Cub, qui, selon La Repubblica du 9 janvier, et en "signe de protestation" contre l'opération israélienne à Gaza, appelle-événement sans précédent, en Europe, depuis trois quarts de siècle à "ne plus rien acheter dans les commerces appartenant à des membres de la communauté juive".

Une telle déclaration n'engage que ceux qui l'ont faite et a lieu en raison d'un conflit pas contre une communauté dans son ensemble.

Je n'aurai pas la cruauté non plus d'insister sur l'axe pour le moins nauséabond qui se constitue quand Mme Buffet, M. Besancenot et d'autres se voient rejoints, en tête de cortège, par le faurissonien Dieudonné ou quand le compère de celui-ci, Jean-Marie Le Pen, vient unir sa voix à la leur pour comparer la bande de Gaza à un "camp de concentration".

Mais à quel titre M.Levy vous doit-on des excuses?! Pourquoi cette prise de position personnelle, que du reste vous ne reconnaissez même pas aux manifestants pro-palestiniens?!

« Axe », Buffet-Besancenot se voient rejoints par Dieudonné, porte-parole de Faurisson, et par son nouvel ami Jean-Marie Le Pen?? Etaient-ils à la même manifestation en même temps? Etonnant et peu probable. Un tel « axe » n'existe que sous votre plume.

Le hasard fait que c'est de Ramallah, capitale de l'Autorité palestinienne, puis de Sderot, la ville israélienne qui vit, à la frontière de Gaza, sous le feu des roquettes Qassam, que je découvre les images de ces manifestations de soutien à la "cause palestinienne".

Le « hasard »? Par quel hasard se trouve-t-on dans un pays en guerre, ou dans une ville « à la frontière de Gaza, sous le feu des roquettes Qassam »?
BHL aurait donc pris un avion pour Ramallah, « capitale de l'Autorité palestinienne », certainement desservie par l'aéroport international de Ramallah-LaGuardia (sûrement reconstruit depuis le dernier bombardement israélien), en Cisjordanie de là, il a pris des routes escarpées et rocailleuses pour rejoindre la petite et humble ville de Sderot, prise « sous le feu des roquettes », et une fois arrivé, il a eu le luxe d'allumer son poste de télé, toujours « sous le feu des roquettes Qassam », et d'être informé des manifestations « scandaleuses » pour la « cause palestinienne ».

Et, voyant donc cela, observant ces foules d'Européens hurlant, vociférant, déchaînés et les observant tandis que, dans les deux cas, je me trouve en compagnie de gens dont le souci reste, malgré les bombes, malgré les souffrances et les morts, de ne surtout pas perdre le fil du vivre-ensemble et du dialogue, je veux ajouter quelques remarques à la série de celles que j'avançais la semaine dernière et qui m'ont valu, de la part des internautes du Point, un si abondant courrier ( href="http://www.lepoint.fr/actualites-chroniques/null/989/0/305272" target="_blank">lire la précédente chronique de Bernard-Henri Lévy).

1.Quel soulagement de voir des Palestiniens réels au lieu de ces Palestiniens imaginaires qui pensent faire acte de résistance en s'attaquant, en France, à des synagogues !Les premiers, je le répète, s'obligent à la modération et, avec un admirable sang-froid, tentent de préserver les chances des cohabitations de demain ; les seconds sont enragés, plus radicaux que les plus radicaux et prêts à en découdre, sur le pavé des villes d'Europe, jusqu'à la dernière goutte du sang du dernier Palestinien. Les premiers font la part des choses ; ils savent que nul, dans cette affaire, n'est ni tout blanc ni tout noir ; ils savent que le Hamas, en particulier, porte une responsabilité écrasante dans le désastre où s'est vu précipité son peuple ; les seconds, comme si la confusion n'était pas déjà suffisante, gobent avec délectation les bobards les plus énormes de la propagande anti-israélienne ; ils font des théoriciens et praticiens de l'attentat-suicide et du bouclier humain des nouveaux Che Guevara dont ils arborent insignes et emblèmes ; au lieu de calmer le jeu, ils jouent la politique du pire et jettent le feu dans les esprits.

Heureusement que BHL sait dissocier le vrai du faux. Toutes les démocraties européennes semblent n'être peuplées que de « mauvais palestiniens » que lui, fin expert parce qu'il y est allé, qu'il a vu, sait distinguer des « bons » palestiniens. Mais admirons la puissance de l'amalgame: "Quel soulagement de voir des Palestiniens réels au lieu de ces Palestiniens imaginaires qui pensent faire acte de résistance en s'attaquant, en France, à des synagogues !"
La résistance palestinienne se résume donc à un acte antisémite.

BHL épouse la thèse qu'il prétend combattre: dénoncant l'importation dangereuse du conflit, on croirait à l'entendre que ce sont des « milliers » de synagogues qui ont brulé et pas des actes isolés de haine, et surtout que la communauté musulmane ne connaît aucun problème du même type. D'une manière très hasardeuse il compare ce que ressent la population palestienne de Ramallah, puisqu'on sait que jamais il n'a foulé le sol de Gaza, aux réactions des musulmans à travers l'Europe.
Intéressant, peut-être être le même « hasard » qui le poussait plus haut à se « trouver là » en Cisjordanie.

Il est également drôle de constater quand le « philosophe » écrit « les seconds sont enragés, plus radicaux que les plus radicaux et prêts à en découdre, sur le pavé des villes d'Europe, jusqu'à la dernière goutte du sang du dernier Palestinien.» qu'il reprend mot pour mot la déclaration du Fatah Al-Islam, groupe radical retranché dans le camp de réfugiés de Nahr Al-Bared au Liban, où vivaient 40 000 réfugiés palestiniens en 2006, déclaration relayée par la correspondante du Monde à la date du 22 mai (citée dans « Le Liban sous la tourmente » par Alain Gresh le 23 mai 2007) où la journaliste écrivait:

« Face à cette situation, le Fatah Al-Islam a promis, mardi matin, de se battre jusqu'à « la dernière goutte de sang » si l'armée poursuit ses bombardements. »

Le parallèle idéologique entre les manifestants pro-palestiniens d'Europe et les islamistes d'un groupe radical libanais comme le Fatah Al-Islam est d'emblée établi dans la pensée de BHL. On doute qu'il ait réellement entendu cette phrase dans les bouches de toutes les foules pro-palestiniennes d'Europe de son poste de télévision de Sderot, qu'il l'ait sûrement lu dans la presse en relation avec ses vrais auteurs, on n'en doute pas une seconde.

En somme, l'expérience de BHL à Ramallah et à Sderot est aussi enrichissante et intéressante que la propagande faite par Tsahal sur youtube.

Justifier enfin les offensives menées par Tsahal en disant que « nul, dans cette affaire, n'est ni tout blanc, ni tout noir » et qu'être un bon palestinien de « bonne foi » c'est « reconnaître l 'écrasante responsabilité du Hamas », n'est qu'un raccourci de plus que BHL ne se lasse jamais d'emprunter.

« La responsabilité écrasante du Hamas dans le désastre »
implique que la responsabilité d'Israël est réduite à néant. BHL aurait-il cédé aux sirènes de la propagande israélienne faite sur you-tube?

Enfin, lorsque BHL parle de ceux « qui jouent la politique du pire et jettent du feu dans les esprits », à qui fait-il allusion, aux mêmes racistes, anonymes, isolés qui scandent « morts aux juifs », ou à ceux qui ont, comme lui dans cette tribune dédiée au Point, le pouvoir et la motivation de « jetter du feu dans les esprits » en les abreuvant de fausses informations et de « témoignages » qui ne sont que plus de gages de leur mauvaise foi.


2. Quelle régression, quel degré zéro de la pensée et de l'action, chez ces gens qui, à distance, ignorants des données du drame, appellent à la haine quand il faudrait peser, au contraire, dans le sens de la réconciliation et de la paix ! Elle suppose, cette paix, deux États acceptant de vivre côte à côte et de procéder au partage de la terre. Elle suppose, des deux côtés, un renoncement à l'extrémisme, au jusqu'au-boutisme, aux idées toutes faites et même aux rêves. Elle implique, par exemple, un Israël se retirant de Cisjordanie comme il s'est retiré du Liban puis de Gaza, mais elle implique un camp palestinien qui ne tire pas profit de ces retraits pour, chaque fois, transformer le territoire évacué en base de lancement de roquettes et de missiles tirés sur les seuls civils. Elle passe par un cessez-le-feu ; elle passe par l'arrêt de combats qui sont en train de faire un nombre de victimes, en particulier parmi les enfants, évidemment insoutenable ; mais elle passe aussi par l'élimination politique d'un Hamas qui se fiche comme d'une guigne et des victimes et de la paix et qui, faute d'avoir pu imposer la charia à son peuple, l'entraîne sur la voie du "martyre" et de l'enfer.

La paix vue par BHL? Une notion particulière:
« un camp palestinien »? un lapsus révélateur? La paix suppose « deux Etats », mais par définition la Palestine n'est pas un Etat, pour y arriver le « camp » palestinien devra observez un cessez-le-feu définitif et virer le Hamas, qui faute d'avoir imposer la loi coranique et ses préceptes donc « charia », le tue.

BHL semble confondre Arabie Saoudite où la charia est la loi, et Hamas qui n'est qu'un sous-gouvernement qui exerce son influence sur une « bande » de terre qui, au passage, n'est pas représentative de l'ensemble du peuple palestinien.
S'il est vrai que le Hamas se fiche éperdument des palestiniens, pourquoi aurait-il d'abord essayé de les « islamiser »?
L'argument est vraiment lamentable. Au côté « barbare » qui se repaît du sang des victimes palestiniennes, BHL souhaite ajouter, dans l'imaginaire collectif, la notion de tyrannie et de dictature par la terreur liée à l'Islam.

Cependant, par là même, il admet que les Gazaouis ne sont pas des musulmans fondamentalistes mais qu'ils sont pris en otages, par un gouvernement qu'ils ont élus faut-il le préciser.
Pour autant la réaction d'Israël est normale pour BHL. Tsahal tirait donc sur des cibles identifiées comme des combattants du Hamas, mais ces cibles se sont avérées être des civils.

Dans un article du Monde Diplomatique sur la guerre du Liban « Polémiques sur la politique israélienne », paru mercerdi 6 septembre 2006, Alain Gresh citait Bruno Stevens, photo-journaliste belge indépendant, auteur de Une manipulation fantasmée, qui réagissant dans Libération le 5 septembre 2006, déclarait: « Bien entendu, les attentats terroristes tuent et blessent de nombreux enfants et civils israéliens, personne ne le nie, personne ne le cache ».
Alors pourquoi BHL souhaite-t-il amoindrir les morts palestiniens si ce n'est par effort de propagande?


3. Je suis à Ramallah, donc. À Sderot et à Ramallah. Et voyant, de Sderot et Ramallah, cette mobilisation contre un "holocauste" qui a fait, à l'heure où j'écris, 888 morts, je pose une question simple. Où étaient-ils, ces manifestants, quand il s'agissait de sauver, non les 888, mais les 300.000 morts des massacres programmés du Darfour ? Pourquoi ne sont-ils jamais descendus dans la rue quand Poutine rasait Groznyï et qu'il transformait des dizaines de milliers de Tchétchènes en fagots humains et en gibier ? Pourquoi se sont-ils tus quand, un peu plus tôt encore, pendant d'interminables années et cette fois, au coeur de l'Europe, on extermina 200.000 Bosniaques, dont le seul crime était d'être nés musulmans ? Il y a des gens, apparemment, pour qui il n'y a de bon musulman qu'en guerre contre Israël. Mieux : voici de nouveaux adeptes du vieux "deux poids, deux mesures" qui ne se soucient de la souffrance d'un musulman que lorsqu'ils se croient autorisés à l'imputer aux juifs. L'auteur de ces lignes a été au premier rang de la mobilisation en faveur des Darfouris, des Tchétchènes, des Bosniaques. Il plaide, depuis quarante ans, pour un État palestinien viable, aux côtés de l'État d'Israël. On lui permettra, à ce double titre, de trouver ce type d'attitude à la fois répugnant et frivole. »


Si vous aviez eu la nausée en lisant son dernier édito sur Gaza, vous vomirez certainement à la fin de celui-ci, encore plus mensonger, haineux, prétentieux et dangereux.
Comment comparez l'incomparable. « Deux poids, deux mesures », en effet comment mieux définir l'engagement pseudo-humanitaire du « philosophe ».
BHL est indubitablement le personnage le plus malhonnète de notrès siècle, comment peut-il établir une sélection naturelle entre les différentes causes à défendre, et essayer par la suite de faire la morale aux manifestants pro-palestiniens en disant que ces protestataires n'ont pas le droit de donner leurs voix à ce conflit.

Selon sa propre logique, BHL nous avoue qu'il a été tour à tour Bosniaque « imaginaire », Tchétchène « imaginaire », Darfouri « imaginaire ».

Donc ce que BHL reproche aux manifestants pro-palestiniens, ce n'est pas tant de défendre des musulmans (admirez avec quel brio, il a défendu les musulmans bosniaques, tchétchènes, darfouris et bien d'autres, mais jamais les Irakiens par exemple) mais de défendre des musulmans parce qu'ils sont attaqués par Israël.
La bonne vieille paranoïa à la sauce BHL.
Mais s'il compare la situation des Darfouris, Tchétchènes, Bosniaques à celle des Gazaouis, c'est qu'il y a manifestement derrière cette comparaison l'aveu implicite que leurs « situations » désastreuses sont comparables, mais parce que ce sont des israéliens qui leur tirent dessus, on ne devrait pas s'indigner?! Incompréhensible.
Ou alors très logique à la lumière du manque flagrant de compassion ou d'empathie bé-H-élienne envers les Irakiens, maintenus sous le joug de ce qu'il appelle « une région de l'âme » (op.cit.) la sainte Amérique, qu'il idolâtre à travers son American Vertigo. On comprend beaucoup mieux le positionnement. Pourtant, n'était-il pas contre cette guerre?!

A la date du 15 janvier 2009, Médecins du Monde, présent en Israël connaissait toutes les difficultés du monde pour entrer dans Gaza, et en témoigne.

"Les couloirs humanitaires à Gaza : les soins palliatifs dévoyés"

En date du 9 janvier 2009, soit 14 jours après le début de l’offensive israélienne dans la Bande de Gaza, le bilan en vies humaines faisait état de 785 Palestiniens tués dont 230 enfants et 92 femmes. C'est-à-dire que plus d’une victime sur trois est une victime civile dans le cadre de l’opération « Cast lead». Et encore faudrait-il partir du postulat que toutes les autres victimes sont des combattants du Hamas, ce qui est loin d'être établi...

A la date du 15 janvier 2009 encore, le CICR déclare:
http://www.icrc.org/web/fre/sitefre0.nsf/htmlall/palestine-israel-news-150109?opendocument

Admirons d'abord la liberté et l'aisance avec laquelle un « citoyen du monde » comme BHL peut transiter librement et sans le moindre problème entre Ramallah et Sderot.
A le lire, les check-points n'existent pas, les permis de passage sont accessibles à tous, et tout un chacun serait libre de ses déplacements en Israël.
On finirait pas croire que les Gazaouis sont vraiment suicidaires puisqu'ils restent agglutinés sur la bande de Gaza.
Encore un moyen pour BHL de maquiller la réalité et le découpage du pays, tout en cachant les privilèges accordés aux seuls israéliens juifs.

Pour prendre la mesure des problèmes que rencontrent les non-juifs ou les pro-palestiniens quand ils se rendent en Israël, pour les mêmes raisons « touristiques » que BHL, la lecture de cet article est intéressante.
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=2514

BHL fait état de 888 morts, chiffre bien rond et précis pour quelqu'un qui se trouve pris « sous le feu des roquettes Qassam », BHL serait-il sorti de son abris pour s'enquérir des victimes de l'autre camp, pour les compter? Quel altruisme, quelle magnanimité!

Seulement, BHL ironise, se moque « un holocauste » et nous donne ainsi la preuve que s'il ne considère pas tous les palestiniens comme des musulmans fondamentalistes, et qu'il arrive aussi très clairement à établir des différences entre « bons » et « mauvais » palestiniens, ou de manière encore plus claire, une distinction entre les palestiniens qui se font bombarder non-stop et qui crèvent sous les obus, « ils sont dignes » parce qu'ils sont morts, et ceux qui les défendent à travers les démocraties d'où ils ont le droit de manifester pour montrer leur colère, et qui sont plus audibles, ceux-là sont des vauriens, des débiles, puisqu'ils « continuent de jetter de l'huile sur le feu ».

Un aveu quand il écrit: « Il y a des gens, apparemment, pour qui il n'y a de bon musulman qu'en guerre contre Israël »?
Ce serait plutôt l'inverse M. Levy, n'est-ce pas car sous votre plume il n'y a de bons musulmans que morts ou, ailleurs qu'à Gaza.

En revanche s'il y a des « bons et des mauvais » parmi eux, et bien même les vies arrachées aux bons, et en l'occurrence celles d'enfants innocents et de victimes majoritairement toutes civiles, ne mériteront jamais dans leur destruction violente, quotidienne et acharnée par l'armée israélienne, de porter le nom horrible de génocide.

Et à en croire BHL, nous avons affaire à un rescapé d'Auschwitz qui nous ouvre les yeux sur ce que l'on peut décemment, ou l'on ne peut pas, appeler tel ou tel. Dans cette logique, seuls les juifs ont droit à de tels noms-repoussoirs pour ne jamais avoir à affronter l'Histoire et les crimes de guerre commis par Israël qu'ils cautionnent et qu'ils justifient par ailleurs. Naturellement il s'agit d'un concours de souffrances. 888 morts? Passera pas!

Seulement BHL occulte les faits, les chiffres, et la situation dans toute leur réalité.

888 morts, en combien de jours? Sans oublier, comme le rappelait justement Rony Brauman, « tous ceux encore enfouis sous les décombres des édifices écroulés et qu'on ne peut pas encore compter ».

A combien d'autres morts, depuis plus de 60 ans d'occupation, ces 888 nouvelles morts s'ajoutent-elles? (Et nous ne vous ferons évidemment pas l'affront d'évoquer les réfugiés et les blessés, la liste risquerait d'être bien trop longue)

Selon les informations recueillies par le Nouvel Observateur à la date du 15 janvier 2009, on peut lire noir sur blanc:

« 9h30: arrivée à Tel-Aviv du secrétaire général des Nations Unies », puis à

« 11h45: Ban Ki-moon qualifie « d'insupportable » le nombre des victimes palestiniennes de la guerre à Gaza qui a dépassé le millier »1.

On est loin des 888 morts déclarées par BHL.
Oser ce genre de justifications, après le premier billet lamentable où malhonnêtement il tentait de nous « expliquer la guerre », le « philosophe » persiste et signe un texte encore plus odieux, malhonnète et mensonger où il se moque encore plus clairement que la première fois des milliers d'enfants morts.

Tous les médias confondus et les ONG font état en date du 15 janvier d'un nombre de morts compris entre 785 (à la date du 9 janvier 2009) et plus de 1090 civils, avec plus de 4500 blessés, et ce avant la date du 20 janvier.

Comment BHL, planqué à Sderot on n'en doute pas, peut se targuer de nous donner un chiffre aussi rond; et on devrait surtout le croire parce que lui, il y était!

Mais qu'a-t-il vu si même Médecins du Monde ou Médecins sans Frontières n'avaient pas eu avant le mois de janvier accès aux hopitaux qui selon lui, toujours, « soignaient tous les jours de nouveaux blessés ».
La Croix Rouge, pourtant connue pour sa réserve, a, dès le mois de décembre 2008, alarmé sur la situation humanitaire catastrophique et l'interdiction posée par Israël sur le passage d'aide humanitaire ou d'équipes médicales.
Mais BHL y était, il peut témoigner.
Même les JT de TF1 ont été obligés de dire la vérité à travers les reportages de Michel Scott qui témoignaient de la difficulté des médecins à accéder aux hopitaux ou du désarroi de Médecins du Monde qui se lamentait que les multiples interdictions israéliennes aux points de passage résultaient dans l'arrivée de patients déjà morts.

Cette tentative acharnée de négation de ce qui s'est réellement passé à Gaza est répugnante, mais BHL nous a déjà prouvé qu'il était à la hauteur, par des revirements d'opinions et de positions tout aussi « frivoles » que sa pseudo-dénonciation des « vérités » sur la prise de position de citoyens du monde sur le conflit à Gaza et, faire endosser au Hamas l'unique responsabilité du massacre nous parait digne d'une honnêteté intellectuelle rassise.



1http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/international/le_conflit_a_gaza/20090127.OBS1659/les_evenements_de_gaza_jusquau_23_janvier.html
* "Faiblesse d'esprit, ton nom est BHL!"
empruntée au Hamlet de William Shakespeare.