lundi 2 mars 2009

"Frailty thy name is BHL!"*


Après un édito du Point en date du 8 janvier 2009, dont certains se souviennent, BHL en a pondu un deuxième dans le même style, le 15 janvier. Après lecture de ce billet, BHL remporte incontestablement la Palme d'Or du siècle du Néon, autrement dit, BHL est à lui seul et à la fois, le contenu et le contenant d'un néon (le gaz, et par métonymie la lampe). Parce que si vous ne le savez pas encore, vous découvrirez bien vite que BHL aveugle plus qu'il n'éclaire.

« Passons sur les "Mort aux juifs" lisibles sur certaines des banderoles des manifestations de Bruxelles, Paris ou Madrid.

Les manifestations les plus virulentes ont aussi eu lieu en Indonésie, en Suède, en Italie aussi...

Passons sur ce syndicat italien, le Flaica-Uniti-Cub, qui, selon La Repubblica du 9 janvier, et en "signe de protestation" contre l'opération israélienne à Gaza, appelle-événement sans précédent, en Europe, depuis trois quarts de siècle à "ne plus rien acheter dans les commerces appartenant à des membres de la communauté juive".

Une telle déclaration n'engage que ceux qui l'ont faite et a lieu en raison d'un conflit pas contre une communauté dans son ensemble.

Je n'aurai pas la cruauté non plus d'insister sur l'axe pour le moins nauséabond qui se constitue quand Mme Buffet, M. Besancenot et d'autres se voient rejoints, en tête de cortège, par le faurissonien Dieudonné ou quand le compère de celui-ci, Jean-Marie Le Pen, vient unir sa voix à la leur pour comparer la bande de Gaza à un "camp de concentration".

Mais à quel titre M.Levy vous doit-on des excuses?! Pourquoi cette prise de position personnelle, que du reste vous ne reconnaissez même pas aux manifestants pro-palestiniens?!

« Axe », Buffet-Besancenot se voient rejoints par Dieudonné, porte-parole de Faurisson, et par son nouvel ami Jean-Marie Le Pen?? Etaient-ils à la même manifestation en même temps? Etonnant et peu probable. Un tel « axe » n'existe que sous votre plume.

Le hasard fait que c'est de Ramallah, capitale de l'Autorité palestinienne, puis de Sderot, la ville israélienne qui vit, à la frontière de Gaza, sous le feu des roquettes Qassam, que je découvre les images de ces manifestations de soutien à la "cause palestinienne".

Le « hasard »? Par quel hasard se trouve-t-on dans un pays en guerre, ou dans une ville « à la frontière de Gaza, sous le feu des roquettes Qassam »?
BHL aurait donc pris un avion pour Ramallah, « capitale de l'Autorité palestinienne », certainement desservie par l'aéroport international de Ramallah-LaGuardia (sûrement reconstruit depuis le dernier bombardement israélien), en Cisjordanie de là, il a pris des routes escarpées et rocailleuses pour rejoindre la petite et humble ville de Sderot, prise « sous le feu des roquettes », et une fois arrivé, il a eu le luxe d'allumer son poste de télé, toujours « sous le feu des roquettes Qassam », et d'être informé des manifestations « scandaleuses » pour la « cause palestinienne ».

Et, voyant donc cela, observant ces foules d'Européens hurlant, vociférant, déchaînés et les observant tandis que, dans les deux cas, je me trouve en compagnie de gens dont le souci reste, malgré les bombes, malgré les souffrances et les morts, de ne surtout pas perdre le fil du vivre-ensemble et du dialogue, je veux ajouter quelques remarques à la série de celles que j'avançais la semaine dernière et qui m'ont valu, de la part des internautes du Point, un si abondant courrier ( href="http://www.lepoint.fr/actualites-chroniques/null/989/0/305272" target="_blank">lire la précédente chronique de Bernard-Henri Lévy).

1.Quel soulagement de voir des Palestiniens réels au lieu de ces Palestiniens imaginaires qui pensent faire acte de résistance en s'attaquant, en France, à des synagogues !Les premiers, je le répète, s'obligent à la modération et, avec un admirable sang-froid, tentent de préserver les chances des cohabitations de demain ; les seconds sont enragés, plus radicaux que les plus radicaux et prêts à en découdre, sur le pavé des villes d'Europe, jusqu'à la dernière goutte du sang du dernier Palestinien. Les premiers font la part des choses ; ils savent que nul, dans cette affaire, n'est ni tout blanc ni tout noir ; ils savent que le Hamas, en particulier, porte une responsabilité écrasante dans le désastre où s'est vu précipité son peuple ; les seconds, comme si la confusion n'était pas déjà suffisante, gobent avec délectation les bobards les plus énormes de la propagande anti-israélienne ; ils font des théoriciens et praticiens de l'attentat-suicide et du bouclier humain des nouveaux Che Guevara dont ils arborent insignes et emblèmes ; au lieu de calmer le jeu, ils jouent la politique du pire et jettent le feu dans les esprits.

Heureusement que BHL sait dissocier le vrai du faux. Toutes les démocraties européennes semblent n'être peuplées que de « mauvais palestiniens » que lui, fin expert parce qu'il y est allé, qu'il a vu, sait distinguer des « bons » palestiniens. Mais admirons la puissance de l'amalgame: "Quel soulagement de voir des Palestiniens réels au lieu de ces Palestiniens imaginaires qui pensent faire acte de résistance en s'attaquant, en France, à des synagogues !"
La résistance palestinienne se résume donc à un acte antisémite.

BHL épouse la thèse qu'il prétend combattre: dénoncant l'importation dangereuse du conflit, on croirait à l'entendre que ce sont des « milliers » de synagogues qui ont brulé et pas des actes isolés de haine, et surtout que la communauté musulmane ne connaît aucun problème du même type. D'une manière très hasardeuse il compare ce que ressent la population palestienne de Ramallah, puisqu'on sait que jamais il n'a foulé le sol de Gaza, aux réactions des musulmans à travers l'Europe.
Intéressant, peut-être être le même « hasard » qui le poussait plus haut à se « trouver là » en Cisjordanie.

Il est également drôle de constater quand le « philosophe » écrit « les seconds sont enragés, plus radicaux que les plus radicaux et prêts à en découdre, sur le pavé des villes d'Europe, jusqu'à la dernière goutte du sang du dernier Palestinien.» qu'il reprend mot pour mot la déclaration du Fatah Al-Islam, groupe radical retranché dans le camp de réfugiés de Nahr Al-Bared au Liban, où vivaient 40 000 réfugiés palestiniens en 2006, déclaration relayée par la correspondante du Monde à la date du 22 mai (citée dans « Le Liban sous la tourmente » par Alain Gresh le 23 mai 2007) où la journaliste écrivait:

« Face à cette situation, le Fatah Al-Islam a promis, mardi matin, de se battre jusqu'à « la dernière goutte de sang » si l'armée poursuit ses bombardements. »

Le parallèle idéologique entre les manifestants pro-palestiniens d'Europe et les islamistes d'un groupe radical libanais comme le Fatah Al-Islam est d'emblée établi dans la pensée de BHL. On doute qu'il ait réellement entendu cette phrase dans les bouches de toutes les foules pro-palestiniennes d'Europe de son poste de télévision de Sderot, qu'il l'ait sûrement lu dans la presse en relation avec ses vrais auteurs, on n'en doute pas une seconde.

En somme, l'expérience de BHL à Ramallah et à Sderot est aussi enrichissante et intéressante que la propagande faite par Tsahal sur youtube.

Justifier enfin les offensives menées par Tsahal en disant que « nul, dans cette affaire, n'est ni tout blanc, ni tout noir » et qu'être un bon palestinien de « bonne foi » c'est « reconnaître l 'écrasante responsabilité du Hamas », n'est qu'un raccourci de plus que BHL ne se lasse jamais d'emprunter.

« La responsabilité écrasante du Hamas dans le désastre »
implique que la responsabilité d'Israël est réduite à néant. BHL aurait-il cédé aux sirènes de la propagande israélienne faite sur you-tube?

Enfin, lorsque BHL parle de ceux « qui jouent la politique du pire et jettent du feu dans les esprits », à qui fait-il allusion, aux mêmes racistes, anonymes, isolés qui scandent « morts aux juifs », ou à ceux qui ont, comme lui dans cette tribune dédiée au Point, le pouvoir et la motivation de « jetter du feu dans les esprits » en les abreuvant de fausses informations et de « témoignages » qui ne sont que plus de gages de leur mauvaise foi.


2. Quelle régression, quel degré zéro de la pensée et de l'action, chez ces gens qui, à distance, ignorants des données du drame, appellent à la haine quand il faudrait peser, au contraire, dans le sens de la réconciliation et de la paix ! Elle suppose, cette paix, deux États acceptant de vivre côte à côte et de procéder au partage de la terre. Elle suppose, des deux côtés, un renoncement à l'extrémisme, au jusqu'au-boutisme, aux idées toutes faites et même aux rêves. Elle implique, par exemple, un Israël se retirant de Cisjordanie comme il s'est retiré du Liban puis de Gaza, mais elle implique un camp palestinien qui ne tire pas profit de ces retraits pour, chaque fois, transformer le territoire évacué en base de lancement de roquettes et de missiles tirés sur les seuls civils. Elle passe par un cessez-le-feu ; elle passe par l'arrêt de combats qui sont en train de faire un nombre de victimes, en particulier parmi les enfants, évidemment insoutenable ; mais elle passe aussi par l'élimination politique d'un Hamas qui se fiche comme d'une guigne et des victimes et de la paix et qui, faute d'avoir pu imposer la charia à son peuple, l'entraîne sur la voie du "martyre" et de l'enfer.

La paix vue par BHL? Une notion particulière:
« un camp palestinien »? un lapsus révélateur? La paix suppose « deux Etats », mais par définition la Palestine n'est pas un Etat, pour y arriver le « camp » palestinien devra observez un cessez-le-feu définitif et virer le Hamas, qui faute d'avoir imposer la loi coranique et ses préceptes donc « charia », le tue.

BHL semble confondre Arabie Saoudite où la charia est la loi, et Hamas qui n'est qu'un sous-gouvernement qui exerce son influence sur une « bande » de terre qui, au passage, n'est pas représentative de l'ensemble du peuple palestinien.
S'il est vrai que le Hamas se fiche éperdument des palestiniens, pourquoi aurait-il d'abord essayé de les « islamiser »?
L'argument est vraiment lamentable. Au côté « barbare » qui se repaît du sang des victimes palestiniennes, BHL souhaite ajouter, dans l'imaginaire collectif, la notion de tyrannie et de dictature par la terreur liée à l'Islam.

Cependant, par là même, il admet que les Gazaouis ne sont pas des musulmans fondamentalistes mais qu'ils sont pris en otages, par un gouvernement qu'ils ont élus faut-il le préciser.
Pour autant la réaction d'Israël est normale pour BHL. Tsahal tirait donc sur des cibles identifiées comme des combattants du Hamas, mais ces cibles se sont avérées être des civils.

Dans un article du Monde Diplomatique sur la guerre du Liban « Polémiques sur la politique israélienne », paru mercerdi 6 septembre 2006, Alain Gresh citait Bruno Stevens, photo-journaliste belge indépendant, auteur de Une manipulation fantasmée, qui réagissant dans Libération le 5 septembre 2006, déclarait: « Bien entendu, les attentats terroristes tuent et blessent de nombreux enfants et civils israéliens, personne ne le nie, personne ne le cache ».
Alors pourquoi BHL souhaite-t-il amoindrir les morts palestiniens si ce n'est par effort de propagande?


3. Je suis à Ramallah, donc. À Sderot et à Ramallah. Et voyant, de Sderot et Ramallah, cette mobilisation contre un "holocauste" qui a fait, à l'heure où j'écris, 888 morts, je pose une question simple. Où étaient-ils, ces manifestants, quand il s'agissait de sauver, non les 888, mais les 300.000 morts des massacres programmés du Darfour ? Pourquoi ne sont-ils jamais descendus dans la rue quand Poutine rasait Groznyï et qu'il transformait des dizaines de milliers de Tchétchènes en fagots humains et en gibier ? Pourquoi se sont-ils tus quand, un peu plus tôt encore, pendant d'interminables années et cette fois, au coeur de l'Europe, on extermina 200.000 Bosniaques, dont le seul crime était d'être nés musulmans ? Il y a des gens, apparemment, pour qui il n'y a de bon musulman qu'en guerre contre Israël. Mieux : voici de nouveaux adeptes du vieux "deux poids, deux mesures" qui ne se soucient de la souffrance d'un musulman que lorsqu'ils se croient autorisés à l'imputer aux juifs. L'auteur de ces lignes a été au premier rang de la mobilisation en faveur des Darfouris, des Tchétchènes, des Bosniaques. Il plaide, depuis quarante ans, pour un État palestinien viable, aux côtés de l'État d'Israël. On lui permettra, à ce double titre, de trouver ce type d'attitude à la fois répugnant et frivole. »


Si vous aviez eu la nausée en lisant son dernier édito sur Gaza, vous vomirez certainement à la fin de celui-ci, encore plus mensonger, haineux, prétentieux et dangereux.
Comment comparez l'incomparable. « Deux poids, deux mesures », en effet comment mieux définir l'engagement pseudo-humanitaire du « philosophe ».
BHL est indubitablement le personnage le plus malhonnète de notrès siècle, comment peut-il établir une sélection naturelle entre les différentes causes à défendre, et essayer par la suite de faire la morale aux manifestants pro-palestiniens en disant que ces protestataires n'ont pas le droit de donner leurs voix à ce conflit.

Selon sa propre logique, BHL nous avoue qu'il a été tour à tour Bosniaque « imaginaire », Tchétchène « imaginaire », Darfouri « imaginaire ».

Donc ce que BHL reproche aux manifestants pro-palestiniens, ce n'est pas tant de défendre des musulmans (admirez avec quel brio, il a défendu les musulmans bosniaques, tchétchènes, darfouris et bien d'autres, mais jamais les Irakiens par exemple) mais de défendre des musulmans parce qu'ils sont attaqués par Israël.
La bonne vieille paranoïa à la sauce BHL.
Mais s'il compare la situation des Darfouris, Tchétchènes, Bosniaques à celle des Gazaouis, c'est qu'il y a manifestement derrière cette comparaison l'aveu implicite que leurs « situations » désastreuses sont comparables, mais parce que ce sont des israéliens qui leur tirent dessus, on ne devrait pas s'indigner?! Incompréhensible.
Ou alors très logique à la lumière du manque flagrant de compassion ou d'empathie bé-H-élienne envers les Irakiens, maintenus sous le joug de ce qu'il appelle « une région de l'âme » (op.cit.) la sainte Amérique, qu'il idolâtre à travers son American Vertigo. On comprend beaucoup mieux le positionnement. Pourtant, n'était-il pas contre cette guerre?!

A la date du 15 janvier 2009, Médecins du Monde, présent en Israël connaissait toutes les difficultés du monde pour entrer dans Gaza, et en témoigne.

"Les couloirs humanitaires à Gaza : les soins palliatifs dévoyés"

En date du 9 janvier 2009, soit 14 jours après le début de l’offensive israélienne dans la Bande de Gaza, le bilan en vies humaines faisait état de 785 Palestiniens tués dont 230 enfants et 92 femmes. C'est-à-dire que plus d’une victime sur trois est une victime civile dans le cadre de l’opération « Cast lead». Et encore faudrait-il partir du postulat que toutes les autres victimes sont des combattants du Hamas, ce qui est loin d'être établi...

A la date du 15 janvier 2009 encore, le CICR déclare:
http://www.icrc.org/web/fre/sitefre0.nsf/htmlall/palestine-israel-news-150109?opendocument

Admirons d'abord la liberté et l'aisance avec laquelle un « citoyen du monde » comme BHL peut transiter librement et sans le moindre problème entre Ramallah et Sderot.
A le lire, les check-points n'existent pas, les permis de passage sont accessibles à tous, et tout un chacun serait libre de ses déplacements en Israël.
On finirait pas croire que les Gazaouis sont vraiment suicidaires puisqu'ils restent agglutinés sur la bande de Gaza.
Encore un moyen pour BHL de maquiller la réalité et le découpage du pays, tout en cachant les privilèges accordés aux seuls israéliens juifs.

Pour prendre la mesure des problèmes que rencontrent les non-juifs ou les pro-palestiniens quand ils se rendent en Israël, pour les mêmes raisons « touristiques » que BHL, la lecture de cet article est intéressante.
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=2514

BHL fait état de 888 morts, chiffre bien rond et précis pour quelqu'un qui se trouve pris « sous le feu des roquettes Qassam », BHL serait-il sorti de son abris pour s'enquérir des victimes de l'autre camp, pour les compter? Quel altruisme, quelle magnanimité!

Seulement, BHL ironise, se moque « un holocauste » et nous donne ainsi la preuve que s'il ne considère pas tous les palestiniens comme des musulmans fondamentalistes, et qu'il arrive aussi très clairement à établir des différences entre « bons » et « mauvais » palestiniens, ou de manière encore plus claire, une distinction entre les palestiniens qui se font bombarder non-stop et qui crèvent sous les obus, « ils sont dignes » parce qu'ils sont morts, et ceux qui les défendent à travers les démocraties d'où ils ont le droit de manifester pour montrer leur colère, et qui sont plus audibles, ceux-là sont des vauriens, des débiles, puisqu'ils « continuent de jetter de l'huile sur le feu ».

Un aveu quand il écrit: « Il y a des gens, apparemment, pour qui il n'y a de bon musulman qu'en guerre contre Israël »?
Ce serait plutôt l'inverse M. Levy, n'est-ce pas car sous votre plume il n'y a de bons musulmans que morts ou, ailleurs qu'à Gaza.

En revanche s'il y a des « bons et des mauvais » parmi eux, et bien même les vies arrachées aux bons, et en l'occurrence celles d'enfants innocents et de victimes majoritairement toutes civiles, ne mériteront jamais dans leur destruction violente, quotidienne et acharnée par l'armée israélienne, de porter le nom horrible de génocide.

Et à en croire BHL, nous avons affaire à un rescapé d'Auschwitz qui nous ouvre les yeux sur ce que l'on peut décemment, ou l'on ne peut pas, appeler tel ou tel. Dans cette logique, seuls les juifs ont droit à de tels noms-repoussoirs pour ne jamais avoir à affronter l'Histoire et les crimes de guerre commis par Israël qu'ils cautionnent et qu'ils justifient par ailleurs. Naturellement il s'agit d'un concours de souffrances. 888 morts? Passera pas!

Seulement BHL occulte les faits, les chiffres, et la situation dans toute leur réalité.

888 morts, en combien de jours? Sans oublier, comme le rappelait justement Rony Brauman, « tous ceux encore enfouis sous les décombres des édifices écroulés et qu'on ne peut pas encore compter ».

A combien d'autres morts, depuis plus de 60 ans d'occupation, ces 888 nouvelles morts s'ajoutent-elles? (Et nous ne vous ferons évidemment pas l'affront d'évoquer les réfugiés et les blessés, la liste risquerait d'être bien trop longue)

Selon les informations recueillies par le Nouvel Observateur à la date du 15 janvier 2009, on peut lire noir sur blanc:

« 9h30: arrivée à Tel-Aviv du secrétaire général des Nations Unies », puis à

« 11h45: Ban Ki-moon qualifie « d'insupportable » le nombre des victimes palestiniennes de la guerre à Gaza qui a dépassé le millier »1.

On est loin des 888 morts déclarées par BHL.
Oser ce genre de justifications, après le premier billet lamentable où malhonnêtement il tentait de nous « expliquer la guerre », le « philosophe » persiste et signe un texte encore plus odieux, malhonnète et mensonger où il se moque encore plus clairement que la première fois des milliers d'enfants morts.

Tous les médias confondus et les ONG font état en date du 15 janvier d'un nombre de morts compris entre 785 (à la date du 9 janvier 2009) et plus de 1090 civils, avec plus de 4500 blessés, et ce avant la date du 20 janvier.

Comment BHL, planqué à Sderot on n'en doute pas, peut se targuer de nous donner un chiffre aussi rond; et on devrait surtout le croire parce que lui, il y était!

Mais qu'a-t-il vu si même Médecins du Monde ou Médecins sans Frontières n'avaient pas eu avant le mois de janvier accès aux hopitaux qui selon lui, toujours, « soignaient tous les jours de nouveaux blessés ».
La Croix Rouge, pourtant connue pour sa réserve, a, dès le mois de décembre 2008, alarmé sur la situation humanitaire catastrophique et l'interdiction posée par Israël sur le passage d'aide humanitaire ou d'équipes médicales.
Mais BHL y était, il peut témoigner.
Même les JT de TF1 ont été obligés de dire la vérité à travers les reportages de Michel Scott qui témoignaient de la difficulté des médecins à accéder aux hopitaux ou du désarroi de Médecins du Monde qui se lamentait que les multiples interdictions israéliennes aux points de passage résultaient dans l'arrivée de patients déjà morts.

Cette tentative acharnée de négation de ce qui s'est réellement passé à Gaza est répugnante, mais BHL nous a déjà prouvé qu'il était à la hauteur, par des revirements d'opinions et de positions tout aussi « frivoles » que sa pseudo-dénonciation des « vérités » sur la prise de position de citoyens du monde sur le conflit à Gaza et, faire endosser au Hamas l'unique responsabilité du massacre nous parait digne d'une honnêteté intellectuelle rassise.



1http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/international/le_conflit_a_gaza/20090127.OBS1659/les_evenements_de_gaza_jusquau_23_janvier.html
* "Faiblesse d'esprit, ton nom est BHL!"
empruntée au Hamlet de William Shakespeare.

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