dimanche 8 mars 2009

R.A.S

Samedi 7 mars à 10h15 à la station Iéna (ligne 9), trois policiers (deux hommes, une femme) appréhendaient un jeune black d'une vingtaine d'années, pour on ne sait quel motif, sous le regard ébahi des personnes qui se trouvaient sur le quai d'en face.

Le jeune noir était raide comme un piquet et ne pipait mot quand une dame a pris sa défense avant d'être traitée de "folle" par l'un des policiers, qui s'en est alors pris verbalement à trois jeunes métisses qui observaient la scène en leur lançant : "qu'est-ce vous regardez?!"

Les jeunes répondent "vous", et le policier de rétorquer: "y'a rien à voir, qu'est-ce qui ya, vous voulez que j'vienne sur le quai, parce que j'peux faire le tour hein!!"

Cinq minutes plus tard, comme promis, le vaillant policier suivi de ses deux rangers, interpellait les trois spectateurs et les calait contre un mur pour un contrôle d'identité arbitraire, les empêchant ainsi de prendre le métro.

Nous n'avons vu que cette scène pendant que le métro nous emmenait.

Ce genre de "contrôles" arrivent plus souvent qu'on ne le croit pour des raisons qui dépendent plus du hasard que de la nécessité et impliquent bien souvent des jeunes gens qui ont le seul tort de "regarder" ce qui se passait sous leurs yeux.

On peut en conclure que Nicolas Sarkozy a pérennisé son action au sein du Ministère de l'Intérieur, en formant le personnel policier à son image et à son "savoir-faire" intransigeant, et en effectuant un transfert de "compétences" mais surtout un transfert d'autorité indiscutable et incontestable.

Quid de ces trois jeunes?
On espère, dans la meilleure hypothèse, qu'après avoir contrôlé leurs "papiers" et les avoir un peu rudoyés, les braves policiers ont du les laisser partir ne trouvant rien à leur reprocher.

A l'image de leur maître, les trois rangers du risque ont fait reculer la "racaille" qui fourrait son nez dans ce qui, de toute évidence, ne la regardait pas.

Quand une arrestation a lieu au vu et au su de tous, il est normal, puisqu'on vit en démocratie de réagir quand les policiers jouent aux rangers et se donnent en spectacle, d'autant plus s'ils haranguent les spectateurs en supposant qu'ils prennent partie.

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