mercredi 1 décembre 2010

Indignons-nous


Un chouette livre qui ne coûte que 3 petits euros. C'est comme une bouffée d'oxygène, c'est encore gratuit et ça fait du bien.


samedi 16 octobre 2010

La harpie, le voile et la République



Le 3 février dans un magasin du XVe arrondissement de Paris, un professeur d'anglais à la retraite se jette à trois reprises sur une femme voilé et l'agresse.

Ce joli conte nous a été relaté par le Parisien , ni plus ni moins sous le titre révélateur: "Jugée pour avoir arraché le niqab d'une touriste".

Je trouve personnellement le choix du mot "niqab" très élégant, voire amoindrissant.
Après que TOUS nos quotidiens nous ont brandi le spectre de l'islamisation de l'Europe à travers la "burqa", et qu'une loi a même été votée pour "réglementer" les zones de transit autorisées d'une burqa dans l'espace public, il ne s'agit là que d'une histoire de "niqab", ce tout petit bout de voile, qui n'est certainement pas assimilable à ce contre quoi Nicolas Sarkozy a décidé de prendre le taureau par les cojones.

Quand on disait que Nicolas Sarkozy était un homme dangereux, on mettait en garde contre les dangers de sa politique et les effets de zèle qu'une politique aussi "sociale" ne pourrait manquer d'entraîner. Ce fait divers est annonciateur d'une nouvelle tendance française: la "plus royaliste que le roi attitude".

Allant jusqu'à mordre une femme voilée, une fois que cette dernière eu l'outrecuidance de remettre son voile, arraché à deux reprises, la fière gauloise déclare légèrement: "On a quand même le droit de se disputer, non?"

La morale: tu vois une dégaine qui te plait pas, y'a une loi dans ton pays, la personne qui ne te plait pas vient d'un autre pays, mais t'as quand même bien le droit de la frapper non?! Précision: cette personne, qui vient donc d'un autre pays est, en tout logique, soustraite à la fois au droit français et à la loi contre la burqa, qui techniquement déjà ne pouvait s'appliquer à son cas - puisque le Parisien le dit c'est un:"niqab".

Cet autre pays qui n'est pas la France, n'est pas régi par les mêmes lois, ni dirigé par Nicolas Sarkozy...où le bât peut-il blesser?! Notre former teacher est-elle complètement zinzin ou juste très réactionnaire?

Cette piece of s... d'article me fait penser aux missions évangéliques. Alors aujourd'hui, après avoir civilisé et transmis la sagesse de l'homme blanc à des hordes de barbares en Afrique, en Amérique latine et aux Indiens d'Amérique du nord, si on allait arracher leur voile aux femmes des pays arabes et musulmans du monde entier, histoire de vraiment finir le boulot en exportant la démocratie?

Le désir violent d'uniformiser notre monde selon des conceptions eurocentristes est peut-être le plus grand danger et l'élection d'un homme comme Sarkozy pérennise ce genre de danger...
A quoi ressemblera le prochain fait divers "Jugé pour avoir brûlé un Rom"?!

lundi 28 juin 2010

Si tu as eu honte d'être Français le 6 mai 2007, que la coupe du monde de foot 2010 a décuplé ta honte, demain tu auras encore une bonne raison


Israel to sign accession agreement with OECD tomorrow

28 Jun 2010
The invitation to join the OECD attests to the organization’s recognition of Israel’s economic achievements

Communicated by MFA Spokesman’s Bureau

Israel and the Organization for Economic Cooperation and Development (OECD) will sign the agreement for Israel’s accession to the organization tomorrow, 29 June. OECD Secretary-General Angel Gurria and Israel Ambassador to France Daniel Shek will sign the agreement at a ceremony to be held at the Israel Embassy in Paris.

On 10 May this year, Israel was invited by the 31 OECD member states to join the organization. Since then Israel has been a de factor member and the designated ambassador, Nimrod Barkan, along with representatives of other government ministries, began to attend all of the organization’s meetings as full members.

On 27 May, Israel was officially invited to join the OECD at a festive ceremony that was held at the organization’s headquarters. PM Netanyahu and the Ministers of Finance and Industry attended the ceremony that was held under the auspices of the Secretary General and the Prime Minister of Italy. Sec-Gen Gurria and PM Netanyahu both stressed in their speeches the mutual benefit that Israel, the OECD and its member states will enjoy from sharing their accumulated knowledge and experience.

The invitation to join the OECD attests to the organization’s recognition of Israel’s achievements, economic strength and its ability to contribute to the organization and to the global economy. Israel’s accession to the OECD will boost Israeli society and the economy and contribute to upgrading areas such as the environment, education, employment and many others.

The accession process, which began three years ago, was led by the Ministry of Foreign Affairs and the Ministry of Finance, with active assistance from many other government ministries, governmental authorities, the Knesset, the Bank of Israel, the public sector, economic and social organizations, the Manufacturers’ Association, the Histadruth, universities and NGOs.

lundi 7 juin 2010

la flotille, la parodie et le simulacre d'informations


Lundi 31 mai 2010, une flottille humanitaire visant à forcer le blocus imposé à Gaza, a été prise d'assaut par les forces de défense israélienne faisant 9 morts et quelques 36 blessés. Si nous avions eu la nouvelle le jour-même de 12 morts, ce décompte macabre allait finalement s'arrêter à 9 morts quelques jours plus tard, une fois la censure israélienne prise en défaut. Ce énième acte de piraterie du gouvernement israélien dans les eaux internationales, et les nouvelles condamnations qu'il provoque, n'ont pas pour autant empêché Bernard Henri Levy de renoncer à sa tâche de "romanquêteur" et...d'hypnotiseur de foules.

Le voilà de nouveau, dans un remarquable édito du jour dans Libération, déformant la réalité à coups de marronnier, et quelques heures plus tard (ah douce ubiquité médiatique entretenue par force relations et jeux de pouvoir!) sur le plateau du Grand journal de Canal+.

Quand Ali Badou l'apostrophe, avec toute la rage du journaliste d'entertainment muselé: "Au bout d'un moment il faut compter les morts!", BHL n'hésite plus et se lâche, sans même éprouver la moindre crainte - ni même un soupçon de honte en fait, puisque jamais (jamais) personne ne la lui mettra en le contredisant - d'être complètement hors sujet: "Oui il va falloir commencer à les compter en effet, au Darfour, 400 000 morts, en Tchétchénie, 200 000 morts, au Rwanda..." (liste non exhaustive bien sur)

Tout spectateur qui lit les journaux, et qui n'est ni un "expert" militaire, ni un spécialiste des médias, est à même de comprendre que des déclarations comme: " la bande de Gaza n'est pas sous contrôle militaire israélien, et que ses habitants ont été pris en otage par un coup d'Etat", sont autant de déclarations absolument extravagantes n'ayant pas le moindre lien avec la réalité.

La phrase la plus salée reste la réponse qu'il a faite à Denisot après que ce dernier lui a demandé: "Comment expliquez-vous qu'il y ait autant de pertes humaines côté palestinien?".

De but en blanc le philosophe ne s'est pas fait prier: "Je pense que les Palestiniens accordent moins d'importance à la vie de leurs enfants que nous", une phrase qui lui vaudrait, si deux/trois associations anti-racistes n'étaient plongées dans une profonde léthargie, une belle poursuite pour incitation à la haine raciale.
Une minute 35 plus tard, au moment où la question porte sur la situation humanitaire à Gaza, BHL, pris d'un sursaut, se rappelle que sa com porte principalement sur la stigmatisation du Hamas et embraille: "Il faut en finir avec ce régime du Hamas de la peur qui fait que les parents Gazaouis sont paniqués si leurs enfants n'ont ne serait-ce que 10 minutes de retard après être sortis de l'école."

Donc quelques secondes avant, il est occupé à faire passer la population Gazaouie pour une bande de fanatiques terroristes, puis il se souvient qu'il faut toujours compatir avec le sort des Palestiniens, tout comme le Global Language Dictionary le préconisait.

Ce "tautologue" professionnel, n'a-t-il pas déjà tout dit dans les pages de Libé? Sa déclaration télévisée n'ajoute rien à sa position, excepté peut-être à persévérer dans le bouclage du débat, précisément grâce à ce que l'on a bien nommé le "matraquage". Si tu monopolises l'espace médiatique en permanence sur un sujet (ou plusieurs), alors tout ce qui a été dit en opposition à tes idées, avant et après ton passage, s'auto-annule.

Du côté USA, les déclarations du gouvernement condamnant l'assaut de la flottille ont été, comme à l'accoutumée, fidèles à elles-mêmes, mais une réaction en particulier a fait la une de l'actualité. Celle de Helen Thomas, correspondante de la Maison Blanche de longue date, une grande figure du journalisme américain.




La fameuse sortie, a été rapportée par la vidéo amateur d'un rabbin, qui croisant Helen Thomas dans les jardins de la Maison Blanche lui a posé la question pour l'occasion: "Que pensez-vous d'Israël?", avant de s'empresser de la "balancer" à FoxNews, la chaîne des démocrates (sic.). Tollé assuré après sa déclaration, et c'est un peu normal. Toutefois si nous possédons la mémoire, qui nous différencie des animaux, nous sommes capables de juger que le contexte actuel de l'Allemagne ou de la Pologne (quoique...) n'a rien à voir avec l'antisémitisme régnant dans ces mêmes pays pendant la Deuxième guerre mondiale. Provocation délibérée? Outre le stigmate de la Shoah, Helen Thomas sait pertinemment qu'Israël est une réalité concrète et qu'on ne pourrait pas exiger de ses citoyens qu'ils se fondent en Europe, puisqu'elle a toujours défendu la solution à deux Etats.

Et le petit débat entre les trois "media workers" de FoxNews qui s'en suit sonne comme une quasi-injonction pour le spectateur à ne plus jamais écouter les élucubrations de cette (vieille) folle furieuse: "A son âge! tout le monde aurait pensé qu'elle été bien plus sage!" s'exclame la blonde sur le plateau.

Helen Thomas semblait pourtant en pleine possession de ses moyens, et ses arguments paraissaient légitimes au moment où elle a interpellé l'attaché de presse de la Maison Blanche quelques minutes plus tôt.



A la suite de cette regrettable déclaration, elle démissionne et présente des excuses publiques. L'affaire en laissent certains sceptiques sur le principe de liberté d'expression aux Etats-Unis





Pendant ce temps en Israël on avait déjà concocté une petite vidéo "humoristique", selon les Israéliens, intitulée "We con the world", "on s'est bien foutu de la gueule du monde!", traduction plus adaptée au contexte que "on arnaque le monde!". Faisant preuve d'un cynisme redoutable, mais surtout d'un sens accru de la communication de masse, les Israéliens ont choisi de parodier le célèbre tube des années 80 "We are the world".





Mark Reguev, porte-parole du Premier Ministre, confiait, tout goguenard à la BBC qu'il avait trouvé la vidéo très drôle et qu'il avait appelé ses enfants à venir le rejoindre devant la télévision, et à partager sa conception très personnelle de l'humour. De plus, toujours dans l'article de la BBC qui titrait: "Israël apologises for spoof video mocking gaza flotilla", nous apprenons que "le gouvernement israélien n'a rien à voir avec cela." Ce qui moralement, rassure vachement.

Soit, des deux "info" - ou plutôt des trois, étant donné que c'est bien l'agression de la flottille qui a donné lieu aux deux dernières nouvelles - c'est la réaction de Helen Thomas qui a été la plus médiatisée.

Que sont 9 morts en comparaison à une stupide apostrophe faite aux juifs (Israéliens; précision pour éviter les grossiers et commodes amalgames pratiqués à outrance par certains médias) de "rentrer chez eux" en Pologne, en Allemagne ou aux Etats-Unis aujourd'hui?

Ainsi au nom de la liberté d'expression, on peut et on devrait pouvoir rire de la mort de 9 personnes sauvagement assassinées par l'armée israélienne. Et parce que ce principe de liberté d'expression l'exige et c'est tant mieux, tout un chacun devrait avoir le droit d'exprimer ses opinions, sans qu'on n'y adhère pour autant, mais sans pour autant pouvoir en être inquiété.

Mais ici, qu'est-ce qui nous choque au plus profond de nos âmes?

Helen Thomas est d'origine libanaise, ce qui peut en effet aider à comprendre pourquoi on pourrait juger Israël comme un pays hors la loi quand on est originaire du Liban, dont la souveraineté a été violée pendant 22 longues années par l'Etat Hébreu, puis à nouveau par la guerre de 2006, et serait encore une fois menacée cette année. En 50 ans de métier, Helen Thomas n'a pas observé la moindre velléité de paix se profiler dans le camp israélien.
Qu'est-ce qui devrait vraiment nous choquer? Devrions-nous nous choquer parce qu'une journaliste a ouvert une blessure de l'histoire aussi douloureuse en réaction aux événements du lundi 31 mai 2010? Devrions-nous nous choquer qu'une bande de pirates se faisant passer pour une armée régulière avec un sens de la "moralité" au dessus de tout soupçon, et exemptée de la remise en question la plus élémentaire, ait sciemment liquidé des gens puis ait eu l'idée d'en faire une vidéo-parodie, pour en "rire"?

jeudi 29 avril 2010

Bavure à la française et "prématurité" américaine


J'ai encore halluciné en regardant le JT de TFOne. Je sais, j'me fais du mal, mais c'est quand même utile pour comprendre comment la majorité des Français pensent de s'abreuver à la source.

Outre l'exposition universelle à Shanghaï, les médicaments nocifs pour les bébés qui viennent seulement d'être interdits à la vente, et la nouvelle unité Cold case de la brigade criminelle (reportage au cours duquel on a eu l'occasion d'admirer deux flics, mi-poseurs, mi-losers se balader dans des grands hangars pleins de cartons et stabiloter des feuilles en prenant un air vachement inspiré... hyper convincing!), les premières infos concernaient la "bavure" ou "erreur" (comprendre homicide involontaire) de l'armée française en Afghanistan; genre c'est la première...

Des soldats français se dirigeaient vers la vallée de Bedraou, un coin...chaud...comme tous les coins en Afghanistan, à bien y penser, sinon ça s'appellerait pas la guerre civile engagée avec les forces d'occupation...et là ils repèrent un groupe de (sept) insurgés qui leur tirent dessus; aahh cet étourdissant flou journalistique délibéré histoire que jamais jamais plus tu ne comprennes s'il s'agissait là de talibans certified, de talibans "modérés", tu sais comme les 5 qui ont été "retirés", y a pas si longtemps, de la liste UN des mecs les plus dangereux du monde, ou de simples civils exaspérés au point de prendre les armes contre les armées internationales un brin coercitives.

Les bidasses décident alors de leur envoyer un gros missile dans la tronche et... le font. Bilan, 4 civils, âgés de 10 à 15 ans, tués.

Le plus beau c'est pas tant la "news" que la chute du reportage made by TFOne pour détendre l'ambiance de crispation à l'idée que l'armée française, tout comme l'armée américaine, tue des civils non armés, et de surcroît des enfants:

"Jusqu'ici (donc au bout de 9 années d'occupation au nom de la lutte contre le terrorisme et de l'exportation de la "démocratie") 688 civils ont été tués par les forces internationales et plus de 1400 par les talibans" au cas où tu aurais oublié que c'était bien eux les méchants à l'origine.

L'article du Point dit en revanche:

On indique à l'état-major des armées que les familles des victimes seront suivies par la PRT (Provincial Reconstruction Team), et indemnisées. Il n'en demeure pas moins que les victimes civiles afghanes du conflit sont de plus en plus nombreuses. Un récent rapport de l'UNAMA, la mission de l'ONU en Afghanistan, estime que 2.412 civils ont été tués en Afghanistan en 2009. En hausse de 14 % par rapport à 2008. Selon ce rapport, ces décès de civils sont imputables pour un quart à l'IASF et aux forces gouvernementales afghanes, et pour les trois quarts aux insurgés.

Dans un monde idéal, les talibans n'existeraient pas, et l'Afghanistan serait libre et souverain, tout comme la Palestine et l'Irak (et plein d'autres pays aux quatre coins de la planète dans une autre mesure), mais comme il faut bien faire avec notre monde imparfait, serait-ce trop exiger des médias qu'ils ne justifient plus les armées d'occupation qui sont, de manière générale, la deuxième cause de mortalité chez les populations des pays "délivrés" de l'islamisme radical (pléonasme devenu l'expression consacrée) par les troupes internationales.

La deuxième info qui valait vraiment le coup d'être écoutée était à propos de la marée noire qui menace les côtes de la Louisiane. Le président a mobilisé tous les moyens, mais la porte-parole de l'armée s'est quand même sentie d'annoncer :"Le terme catastrophe est un peu prématuré".

Espérons qu'il ne s'agit pas de la même "prématurité" qui avait retardé l'intervention de l'armée américaine à la Nouvelle Orléans en 2005.


mercredi 28 avril 2010

Terrorisme d'Etat. "Tell the truth"... or at least stop bullshitting people



Un clip très bien fait, dont le graphisme évoque bien le matraquage médiatique du New world order. Bon mis à part le délire complotiste, ça s'écoute sans trop de problèmes d'éthique, et on peut chanter en même temps!


lundi 26 avril 2010

BDS et IBS (Israel Boy Scoutism) ou "de quand tu t'aperçois (encore une fois) que les frontières d'Israël sont limitrophes de la France"


"Le plus grand dérèglement de l'esprit humain c'est de croire les choses parce qu'on veut qu'elles soient et non parce qu'elles sont en effet" (Bossuet)

"Les capacités de l'esprit humain à inverser le réel sont infinies en ce qu'il s'agit d'un processus non pas statique mais dynamique. L'inversion du vrai et du faux, du juste et de l'injuste, de l'objectif et du subjectif conduit ainsi à voir, par exemple, dans une réfutation erronée du vrai une démarche juste et, inversement, dans la juste critique de cette réfutation erronée une démarche injuste et ainsi de suite à chaque stade du débat. Cette attitude correspond peu ou prou à "l'obstination dans l'erreur" décrite par Schopenhauer dans L'Art d'avoir toujours raison qui conduit souvent à chercher - et à trouver - un nouvel argument en faveur de ce que l'on croit être la vérité après qu'un premier argument a été réfuté. L'inversion du réel produit ainsi un effet miroir qui n'est pas seulement celui d'un objet dont l'image unique, en se reflétant dans un seul miroir, reste facile à distinguer de son "modèle" mais du phénomène que l'on obtient lorsque l'on place un objet entre deux miroirs: l'image de l'objet se reflète à l'infini dans une série "d'images de l'image" ou le réel s'abolit à mesure qu'on le perd de vue." (Guillaume Weill-Raynal, Les nouveaux désinformateurs, Armand Colin, Paris, 2007, p.54)

"La désinformation est une manipulation de l'opinion publique, à des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés." (Vladimir Volkoff, Petite histoire de la désinformation, Editions du Rocher, Paris, 1999, p.33)

L'année dernière un prix d'honneur du siècle du néon avait été décerné sur ce même blog à Bernard Henri Levy. Nous n'avons pu résister en ce début d'année 2010, à en décerner un second. Moins prestigieux il va de soi, car si BHL avait eu la décence de prendre la peine de valider son lamentable argumentaire par le fait qu'il était allé sur le terrain de l'opération Plomb durci, Eric Marty, éminent professeur de littérature comparée à l'université Denis-Diderot, Paris VII, nous livre son "point de vue", sur la campagne Boycott, Désinvestissement, Sanction et ses origines "islamo-gauchistes", confortablement installé au 80 boulevard Auguste Blanqui.

Son prix: le Néon plaqué Or pour ce magnifique concentré de désinformation en date du 21 avril 2010: "Le Boycott d'Israël est-il de gauche?" ou comment énoncer, avec une inconscience déconcertante, des contre-vérités sur les réalités sociales d'un pays dans lequel on n'a certainement jamais mis les pieds.

Eric Marty a re-gagné ses lettres de noblesse dans cette ahurissante inversion du réel publiée par Le Monde, dont certaines tribunes, ouvertement racoleuses, commencent à sentir le poisson mort deux fois.

Mais étant donné qu'on ne peut certainement pas tout dire pour défendre Israël, le Monde nous offre un semblant de débat démocratique en cette fin du mois d'avril.

Penchons-nous sur trois phrases particulièrement significatives de l'attitude d'Eric Marty et plus généralement symptomatiques de l'IBS, l'Israeli Boy Scout, le désinformateur professionnel qui, se sentant investi d'une mission divine, et au nom de la désinformation dont Israël serait la victime, dit n'importe quoi dans le but de redorer le blason de cet Etat, pourtant terni par la réalité et par rien d'autre.

L'inversion du réel:

"Désormais, et avec une nouvelle intensité depuis la guerre de Gaza, s'ajoute le projet d'un boycott d'Israël en Europe, idée qui est devenue à ce point familière qu'elle trouve un écho favorable, tantôt passif, tantôt actif dans des partis politiques français, comme le Parti communiste ou les Verts."

Rendons hommage à la dextérité avec laquelle M. Marty utilise l'hypallage, figure de style qui lui permet d'éclipser l'horreur de la dernière offensive israélienne en déplaçant "l'intensité" de la chape de plomb qui s'est abattue sur la bande de Gaza l'hiver dernier, pour en faire "l'intensité" du boycott et enfin, une charge "intensive" contre Israël, perçu comme le bouc-émissaire accusé à tort, grâce à ce procédé linguistique. Le nom "intensité" n'est syntaxiquement pas rattaché à Gaza, pour qualifier le caractère même de l'offensive israélienne, mais il est utilisé ici pour caractériser le boycott d'Israël. Cette subtilité sémantique sert à brouiller le rapport de forces existant et à faire perdre de vue l'origine même de "l'intensification" du boycott, qui trouve sa raison dans la violence de la dernière guerre israélienne.
En fait, selon Eric Marty, les Verts et les communistes, non contents de compter dans leurs rangs de nombreux antisémites qui croient dur comme fer au "complot juif", seraient en fait de dangereux "islamo-gauchistes" qui trahissent la gauche parce qu'ils n'auraient pas tous, contrairement à la majorité du PS, prêté serment d'allégeance au CRIF.

Le Monde encouragerait-il la désinformation?

"Il n'est pas vrai que l'Etat d'Israël pratique l'apartheid de près ou de loin à l'égard des Israéliens d'origines musulmane, druze, bédouine, chrétienne. Ceux-ci ont les mêmes droits politiques, sociaux, sanitaires, économiques, éducatifs que les juifs. S'il y a des inégalités, celles-ci sont conjoncturelles et démenties par de nombreux contre-exemples. Et bien sûr, et contrairement à ce qui se passait en Afrique du Sud, Arabes et juifs prennent les mêmes transports en commun, se transfusent le même sang, et ont des rapports sexuels qui ne sont soumis qu'aux préjugés culturels, familiaux et claniques qui règnent sans doute moins chez les juifs que dans les autres communautés."

Oui, Israël est bien l'Etat de tous ces citoyens sans exception, et étant donné les difficultés auxquelles même certains juifs se heurtent pour se marier entre eux, il est clair que les mariages inter-religieux y sont régulièrement célébrés (sic).





et voilà qu'Eric Marty s'improvise juriste international, avant de noyer carrément le poisson dans une autre réalité qui ne trouve aucune comparaison, mais qui semble bien être le signe de reconnaissance de la prose du désinformateur professionnel:

"Il n'est pas vrai qu'Israël ait commis des crimes contre l'humanité à l'égard des populations palestiniennes lors de la guerre de Gaza: aucun soldat israélien n'a commis de viols, de meurtres délibérés de civils, d'assassinats de masse comme il s'en est fait au Congo, en Tchétchénie, au Soudan, pour ne parler que d'exemples récents."


Une méconnaissance totale du système politique israélien:

" La politique du gouvernement israélien n'est pas une bonne politique (...) Ce n'est pas seulement la pression de tel ou tel minuscule parti religieux qui en est la cause, c'est à l'évidence le manque de vision du premier ministre israélien."

Eric marty a décidement beaucoup d'humour. Le "minuscule parti religieux" auquel il fait référence n'est autre que le Shass, le parti séfarade ultra-religieux, sans lequel aucune coalition ne peut espérer voir le jour à la Knesset.


A quelle nécessité répond un professeur de littérature comparée lorsqu'il n'hésite plus à mettre sa crédibilité d'intellectuel et d'universitaire au service de la propagande d'un Etat étranger?

Peut-être à la même nécessité idéologique qu'un professeur de philosophie, ou qu'un historien spécialiste de l'ère médiévale, devenus les étendards d'une critique de l'islam so trendy. Non seulement ces intellectuels sortent de leur compétences en nous prodiguant des vérités très relatives sur un sujet auquel ils ne connaissent probablement rien (du moins à les lire c'est bien le constat qui en ressort), mais ils se sentent légitimes dans leurs rôles d'imposteurs car ils ont été adoubés par des médias qui les prient, en feignant de faire appel à des "experts" du conflit israélo-palestinien, de venir donner leurs visions réactionnaires, impérialistes et ouvertement racistes.

dimanche 25 avril 2010

Laïcité (et féminisme) je crie ton nom! et surtout il faudrait qu'on croit qu'il ne s'agit que de ça


La concurrence dans la stigmatisation de l'islam et des musulmans, un débat featuring Eric Zemmour dans un rôle pas banal...ou comment s'embrouiller alors qu'on prêche (à une petite exception près) les mêmes idées...





Simplifiez-vous la vie les gars: bientôt une loi interdisant les musulmans dans l'espace public?


Après Burqa bla, bla, nous voici plus que jamais dans le vif d'un sujet (so hot right now!) qui en remet une couche (au cas où on n'aurait pas compris la clarté du message) sur ce pourquoi (ou devrais-je dire, ceux contre qui) ce grand débat a été initié.

Mêlant pernicieusement le politique au social, le futur projet de loi interdisant la burqa stigmatiserait dans son phrasé même la perception de l'islam.



Donc, un mec qui porte une barbe est musulman, fait porter la burqa à sa femme, est polygame, ou certainement polygame, pratique l'excision comme un champion sur ses (25?) filles, tout en égorgeant le mouton histoire de célébrer. Nul doute, nous avons affaire à un islamiste radical, donc un terroriste et qui sait peut-être le second d'Al Qaïda.

Mais, ce même mec, auquel on a pourtant donné la nationalité française, probablement dans un élan de générosité et en raison de la politique pro-arabe de la France (sic), s'est bien gardé (le salop) d'avouer tout ça aux autorités françaises. Et aujourd'hui, il est tout simplement question de la lui retirer. Ben oui, c'est comme un contrat: étant donné qu'il (affublé de sa grosse barbe, de sa djellaba et de sa burqa) n'a pipé mot de ses pratiques mahométanes au moment de sa naturalisation (obtenue grâce à un mariage blanc, selon Brice Hortefeux, a.k.a la Pythie), il allait de soi qu'une fois l'enquête menée, soit 11 ans après l'obtention de la nationalité, on le destitue de son droit.

Exemples de l'application de la loi concernant la déchéance de la nationalité française:



Code civil

Version consolidée au 26 février 2010



Section 3 : De la déchéance de la nationalité française.

L'individu qui a acquis la qualité de Français peut, par décret pris après avis conforme du Conseil d'Etat, être déchu de la nationalité française, sauf si la déchéance a pour résultat de le rendre apatride :

1° S'il est condamné pour un acte qualifié de crime ou délit constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou pour un crime ou un délit constituant un acte de terrorisme ;

2° S'il est condamné pour un acte qualifié de crime ou délit prévu et réprimé par le chapitre II du titre III du livre IV du code pénal ;

3° S'il est condamné pour s'être soustrait aux obligations résultant pour lui du code du service national ;

4° S'il s'est livré au profit d'un Etat étranger à des actes incompatibles avec la qualité de Français et préjudiciables aux intérêts de la France.

Qui pourrait franchement croire, que l'Etat dans l'exercice de sa souveraineté puisse ignorer les situations des personnes auxquelles il accorde la nationalité? Pour les découvrir, avec la candeur d'une jouvencelle, 11 ans après? Gros big up à la paire de choc Besson-Hortefeux!
Dans une atmosphère européenne contemporaine où le moindre arabe qui écouterait du raï est d'emblée soupçonné d'appartenir à une mouvance radicale se revendiquant d'Al Qaïda, sérieusement de qui se fout-on?



Salah Hamouri, 25 ans, dont 5 ans passés dans une prison israélienne




Dossier complet sur l’Humanité.fr : http://www.humanite.fr/+-salah-hamouri-prisonniers-palestiniens-prisons-israeliennes-franco-palestinien#pagination_art2

Pierre Barbancey, « Le Français Salah Hamouri dans les geôles israéliennes », L’Humanité.fr, 10 octobre 2007http://www.humanite.fr/2007-10-10_International_Le-Francais-Salah-Hamouri-dans-les-geoles-israeliennes

P. Barbancey, « La justice militaire n’a aucun sens », L’Humanité.fr, 10 octobre 2007. Interview de Léa Tsemel, avocate de Salah Hamouri. http://www.humanite.fr/2007-10-10_International_-La-justice-militaire-n-a-aucun-sens

Hassane Zerrouky, « Denise Hamouri à la Fête de l’Huma », L’Humanité.fr, 11 septembre 2008http://www.humanite.fr/2008-09-11_International_Denise-Hamouri-a-la-Fete-de-l-Huma

P. Barbancey, « L’acharnement israélien contre Salah », L’Humanité.fr, 28 juillet 2009http://www.humanite.fr/2009-07-28_International_L-acharnement-israelien-contre-Salah

P. Barbancey, « Quand Netanyahou fait un bras d’honneur à Sarkozy », L’Humanité.fr, 17 août 2009http://www.humanite.fr/2009-08-17_International_Quand-Netanyahou-fait-un-bras-d-honneur-a-Sarkozy

Caroline Constant et Fabien Perrier, « Salah Hamouri : France 2 tient sa promesse », L’Humanité.fr, 21 novembre 2009 http://www.humanite.fr/article2755741,2755741

France 2, JT du dimanche 22 novembre, reportage sur Salah Hamouri http://13h15-le-samedi.france2.fr/index-fr.php?page=accueil&id_article=492

Emmanuel Berreta, « Polémique Cluzet : Laurent Delahousse a traité l’affaire Salah Hamouri », Le Point.fr, 23 novembre 2009 http://www.lepoint.fr/actualites-medias/2009-11-23/polemique-cluzet-laurent-delahousse-a-traite-l-affaire-salah-hamouri/1253/0/398091

samedi 17 avril 2010

Assez


Trois belles contributions à l'identité nationale


Histoire d'opérer une fonte indélébile entre l'identité nationale et le patriotisme colonial, le maire de Paris, dans un magnifique effort de récompenser Israël, tueur de vampires assez célébré de par le monde (mais surtout sur le vieux continent semble-t-il, en proie aux pires contes et légendes), a inauguré, en présence du président Simon Pères, la promenade Ben Gourion.

A cette occasion, des manifestants qui avaient réussi à déployer un drapeau palestinien sur l'Arc de Triomphe, se faisaient ambiancer par les forces de l'ordre, pendant que d'autres avaient affreté une vedette pour manifester en face du quai branly.

Un an après Plomb durci, le mairie de Paris a jugé du meilleur goût d'accourir à la rescousse de l'image médiatique d'Israël en proposant un jumelage entre Paris et Tel-Aviv.

A croire que la France se trouve à court de grands hommes et de symboles nationaux suffisamment forts...à quand une place Slobodan Milosevic, à côté du boulevard Henry Kissinger, auquel on accèderait en traversant le pont Irving Kristol?

Probablement parce qu'il y'avait déjà une promenade Habib Bourguiba non loin, cette mesure s'expliquerait par un besoin de représentations équilibrées des communautés dans le 7ème arrondissement...un souci laïc sans doute. Mais pourquoi ne pas remonter aux origines et consacrer des boulevards David & Salomon, et Suleïman le magnifique puisque nous en sommes là?!

Deuxième événement, survenu avant l'inauguration de la promenade Ben Gourion, le crash de l'avion présidentiel polonais. Lech Kaczynski et son gouvernement sont pleurés en Pologne mais aussi en France par de nombreux Français d'origine polonaise plongés dans le désarroi par la perte d'un grand visionnaire islamophobe auto-proclamé de son vivant, et grand ami d'Israël (la raison de la brouille fraternelle).

L'enterrement du président polonais, digne de celui d'un pape, ne dénote-t-il pas une absolution par la mort?

Après la célébration d'un événement aussi fort que la chute du mur de Berlin, sommes-nous si fortement sous l'emprise d'une amnésie généralisée qu'il conviendrait qu'on encense, dans une conception assez chrétienne et donc aux antipodes de la laïcité, des chefs d'Etats autoritaires et ouvertement racistes comme les nouveaux saints d'un siècle marqué par la désinformation et la capitulation au pouvoir et à ses relais?

Troisième événement, ou plutôt consolidation d'un phénomène: "Malgré l'injure raciale, le parquet estime qu'Hortefeux ne doit pas être condamné".

samedi 3 avril 2010

Tu peux pas test


En sortant du travail hier soir, je suis tombée sur une "foule en liesse"


composée de 60 personnes à tout casser, qui brandissait des drapeaux du MRAP et des affiches anti-Zemmour.

Ils étaient regroupés tel un essaim sur la place Blanche, alors qu'un intrépide qui distribuait des tracts aux touristes du Moulin Rouge, se faisait interpeller par la police.
Les gens les regardaient éberlués. ça m'a fait penser à l'article de Paul Moreira du 13 mars sur son blog.

Le journaliste y parlait de la dernière intervention ultra-commentée par nos médias (un peu plus désoeuvrés chaque jour) de Eric Zemmour, durant laquelle Zemmour a encore eu tout le loisir de défendre ses thèses réactionnaires en déclarant, par exemple, que les dealers et les agresseurs seraient exclusivement noirs et arabes, et que les mères de famille mahométanes de banlieues interdiraient à leurs enfants de parler le français: "la langue du diable".
Le tout sans bien entendu jamais faire l'affront aux journalistes autour de lui, encore moins aux spectateurs, d'étayer son propos par des sources viables, ni même de les donner en fait, ce que Paul Moreira remettait en question dans son billet.

En somme, si t'es pas d'accord avec les propos tenus par Zemmour, tu te voiles la face et tu collabores à l'instauration du grand califat, en plus d'être le naïf islamo-gauchiste que tu es.
Si tu es journaliste et que tu mets Eric Zemmour à l'amende avec une simple analyse de son propos et une vérification de ses sources, tu as l'honneur de recevoir des geysers de vomi des aficionados de F. de souche.com, qui affiche en Une le portrait de leur prophète. C'est ce qui a eu lieu en une soirée sur Premières lignes.

Le problème n'est pas que des mecs comme Zemmour disent ce qu'ils pensent, et pensent ce qu'ils disent, et soient encore invités partout, après tout, leurs propos ne sont que la suite logique du discours fangeux promu par un gouvernement qui "étend un peu plus chaque jour son emprise sur nos vies". Mais il se pose quand on considère Zemmour comme un journaliste sérieux ayant pignon sur rue, et quand la moindre critique le visant est assimilée à de l'aveuglement, à de l'indulgence (envers les hordes de barbares islamistes), et encore mieux, à du "collaborationnisme".

C'est effectivement ce que les "Nobel de physique" qui ont gerbé sur le blog de Moreira, lui reprochaient; dixit un commentaire : "z'en faites pas va, les collabos comme vous seront les premiers à y passer ;)". Tout un programme... ça devient dangereux de tenir un blog, ou même de vivre en démocratie, étant donné qu'on ne peut plus y dire ce qu'on pense (enfin, sauf si tu es philosophe d'Etat, ou éditocrate) sans s'exposer à une cyber-fusillade...sur son propre blog. On se rend surtout compte en lisant les diatribes de F. de souche, que ces internautes entretiennent un rapport assez distant avec la réalité, un rapport fantasmé ressemblant à s'y méprendre à la perception du réel des bloggers engagés par l'état-major israélien. Les mêmes arguments sur l'islam et ses dangers ressurgissent inlassablement.

Pendant ce temps en Sarkozie, ce sont des mecs comme Zemmour, Rioufol, Finkielkraut, ou Redeker qui passent pour des hommes libres, de vrais héros des temps modernes, des rebelles qui auraient brisé le joug de la "bien-pensance" pour dire tout haut ce que le ministère de l'immigration et de l'identité nationale tonitrue tous les jours. C'est un peu comme l'IRA et le Sinn Fein, l'une était la branche armée, et l'autre le parti politique.

En conclusion, si tu estimes qu'il y a quelque chose de bien pourri au royaume de France, que tu ne partages pas le point de vue de Zemmour, Taguieff, Finkielkraut, Besson, Hortefeux et j'en passe sur l'immigration et les causes (uniquement maghrébines) de la délinquance, que tu ne supportes plus l'autoritarisme et les amalgames volontaires de Philippe Val, que tu gerbes les analyses fumeuses et fascisantes sur l'islamisation de l'Europe de Caroline Fourest, que tu ne conçois pas le concept de "guerre juste" défendu par Christophe Barbier, et que l'évocation des initiales BHL te fait hurler de rire, t'es vraiment un salop de munichois, un staliniste.
Ce qui va souvent de pair, tu l'auras compris, avec le fait que si tu avais pu (car il s'agit bien là de condamner nos intentions et même plus nos actes, et c'est bien dans cette matière que la brochette susmentionnée a majoré) tu aurais voté Hamas, financé le Hezbollah et/ou Ben-Laden, embrassé Ahmadinejad. En définitive tu es un terroriste.

Accordons à Eric Zemmour la classe de ne pas user du joker de l'antisémitisme, ce qui serait drôlement gonflé quand on défend à la fois les thèses de l'extrême droite française et de la droite néo-conservatrice américaine... mais, qui toute réflexion faite, n'a jamais, jusqu'ici, porté préjudice ni à Alain Finkielkraut ni à Bernard Henri-Lévy.

Killing an Arab


Dans les médias, on peut distinguer plusieurs catégories d'informations. Certaines font doucement rire, d’autres peuvent indigner ou révolter, et il y a celles qui crèvent le cœur.

Ces dernières écoeurent parce qu'en général un innocent est tué, et que les circonstances de sa mort, telles qu'elles nous sont relatées, prennent une tournure tellement biaisée, qu'on sait d’avance qu’il n’y aura pas de justice pour ce cas précis. Exemple.

Un homme de 35 ans d'origine marocaine, père de famille, vigile dans un supermarché de Bobigny, se serait « jeté » dans le canal de l'Ourcq, mercredi 31 mars au soir, parce qu’il était poursuivi par quatre personnes munies d'un cric et d'une grosse pierre, lesquelles n’avaient, selon la procureure Sylvie Moisson, pas du tout, l’intention de lui nuire…

Pas de connotation raciste pour le parquet

Les personnes interpellées assurent que l'incident a éclaté dans le magasin parce que le vigile aurait proféré des insultes à caractère antisémite. Une version démentie par un témoin de la scène contacté par Europe 1.

Le parquet a précisé vendredi que "l'intention homicide n'était pas retenue, de même qu'aucun élément de nature à donner à ces faits une connotation raciste ou religieuse".

En fait il faudrait comprendre que c’est parce qu’il aurait proféré des insultes antisémites à l’encontre de ses agresseurs (qui l'ont sans nul doute abordé avec la plus grande déférence), que cet acte ne peut avoir aucune connotation raciste, et ne saurait nullement être qualifié d'agression avec intention de tuer. C’est certainement dans un élan de tolérance que quatre individus armés se sont lancés à sa poursuite, après qu’il a eu le malheur de faire son travail en interdisant l’accès à un client à la fermeture du magasin.

Un échange d’insultes plus tard entre le client et le vigile, et le client en question passe un coup de fil pour alerter du renfort, puis lui annonce serein qu’il « va mourir aujourd’hui »…

Si le client avait été arabe et le vigile juif, cet homicide, car on ne peut pas qualifier ce fait divers autrement, aurait eu un caractère proprement raciste et scandaleux, et on aurait eu droit à une déclaration officielle du président, du premier ministre, d'une kyrielle de ministres, dans un crescendo de condamnations indignées par la recrudescence de l’antisémitisme.

Mais le vigile était bien arabe, au moment où la France de l'identité nationale souhaite plus que jamais se désolidariser de tout ce qui est arabo-musulman (que cette expression est malhabile..), et au moment où la perception d'un conflit international mobilise le corps politique derrière un Etat, qui a réussi, grâce à ses inconditionnels défenseurs médiatiques, à nous faire rentrer dans le crâne que la vie d'un arabe, de Jaffa à Bobigny en passant par Gaza, ne vaut rien.

Ainsi, tuer un arabe ne saurait être perçu comme un crime raciste, et ne pourrait être puni en tant que tel, surtout lorsque l'agresseur est sémite, mais juif pas arabe.

Tandis que l'arabe serait par nature susceptible de commettre un crime antisémite, la piste du crime raciste est d'emblée écartée lorsque la victime est arabe.


mercredi 31 mars 2010

Nan, sans déc...

Burqa: le Conseil d'Etat devrait écarter une interdiction générale...et dans le même temps, déconseille fortement la création d'une loi.

En toute logique, on s'arrête là et à tout le moins on érige la même règle que pour le voile (donc interdiction dans l'espace privé).
Mais puisque nous vivons une époque formidable, et sans précédent, dans laquelle le gouvernement joue au ping-pong, sans même l'ombre d'une cohabitation, avec le Conseil d'Etat et le Conseil constitutionnel, il en faudrait plus pour calmer la fougue et les ardeurs présidentiables du tiercé UMP: SarCopiLLon.
Comme dirait la devise (toute sarkozyste): " et pis quand on a commencé queque chose, faut bien aller jusqu'au bout m'enfin!", même et peut-être surtout quand ça n'a aucun sens, que c'est motivé par un racisme des plus flagrants (aux vues d'autres symboles religieux tout aussi ostentatoires qui, eux, se fondent et fusionnent même assez étrangement avec la "laïcité") et que ça ne sert à rien à part à détourner l'opinion publique du score pathétique de la droite aux dernières élections régionales.

mercredi 24 mars 2010

Statut quo



Le discours que le premier ministre François Fillon devait faire ce soir sur TF1 a été annulé sur "demande de Matignon" précisait Laurence Ferrari.
Sur le moment quelle joie et quelle délivrance. Mais en fait pourquoi le premier ministre choisit-il de se taire finalement? Pourquoi se taire alors que Ségolène Royal y crânait encore hier soir, vantant les mérites des listes "plurielles" de son PS à elle?

Pourtant FF est parfaitement à l'aise en public, la preuve, son dernier one man show couronné par des salves d'applaudissements dignes d'un film featuring Bruce Willis, je vous laisse juger..



François Fillon devant le CRIF / Le Discours
envoyé par FrenchCarcan. - L'info video en direct.


Mister Fillon, the French PM, a bit scratched après les dernières élections régionales, au moment même où de mauvaises langues le donnaient "présidentiable", décroche (un peu) de l'overdose médiatique que son gouvernement nous inflige quotidiennement et décline une occasion de parler aux Français les yeux dans les yeux?!

Annulation de Matignon ou ordre de l'Elysée... les régionales n'ont finalement pas été le long fleuve tranquille que l'UMP espérait tant, et qui pourrait envisager, hormis Nicolas Sarkozy, quand il s'agit bien évidemment uniquement de Nicolas Sarkozy, qu'une allocution publique serait d'un quelconque secours et pourrait sérieusement rallier un électorat, dont une moitié est quasi perdue tandis que l'autre a le coeur qui balance entre l'UMP et le Front National.

lundi 22 mars 2010

Elections


La consécration du FN aux dernières élections peut nuire à la santé..


samedi 13 mars 2010

Le monde d'une banque qui fait abstraction de la réalité et de la légalité



Quand j'ai ouvert un compte à la BNP, on m'avait bien mise en garde contreles risques du découvert. Tout s'est à peu près bien déroulé pendant une année, jusqu'à ce que, comme la moitié des Français, je commence à ramer pour ne pas me mettre à découvert.

Si l'on m'avait d'abord "offert" une "facilité de caisse" de 460 euros sur 15 jours (souvent largement dépassée), ma "nouvelle" conseillère clientèle BNP m'a vite fait signer un droit de découvert de 800 euros, censé couvrir une période d'un mois.

Après avoir signé ledit contrat, je m'aperçois (grâce à un déferlement de courriers sanctions facturés à 24,60 euros la lettre), que la nouvelle facilité de caisse ne couvre (mais alors pas du tout) une telle période (1 mois donc), mais que j'ai bel et bien (et à l'insu de mon plein gré) souscrit la même facilité de caisse en plus chère.

La folle histoire de mon compte BNP s'est donc achevée le 2 février, quand prise de vertige à l'idée que je paierai des agios ad vitam aeternam parce que j'avais eu le malheur d'être à découvert pendant plus de 3 mois à un moment donné - et que bien évidemment, aucun conseiller clientèle n'était "disponible" (voire disposé) pour "discuter de la situation de mon compte" une fois cette "situation" rétablie - j'ai décidé de le clôturer une bonne fois pour toutes.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Un mois après résiliation de votre compte BNP, "la banque d'un monde qui change" et des agios en exponentielle, continue d'appliquer (à un compte clos donc) ses ponctions lombaires avec une célérité qui force au respect, et vous réclame des "intérêts débiteurs" (que vous avez déjà réglés, soyons sérieux) datant d'une période antérieure à la résiliation du compte...le tout à des taux d'intérêts de 14,900%, qu'eux seuls sont capables de comprendre.

Sont également réclamés, les prélèvements que vous avez interdits lors de la fermeture du compte, l'utilisation de votre carte bleue (dûment découpée sous vos yeux le jour de la fermeture du compte, et que vous ne pouviez, en tout logique, utiliser), et enfin, l'utilisation de ce qu'ils appellent ironiquement "esprit libre".

Alors franchement, quand j'ai vu ça hier soir, j'ai kiffé!




dimanche 7 mars 2010

Halalité ou laïcité?


Un an après, les préoccupations qui m'ont donné envie de créer le siècle du néon sont toujours d'actualité.

Que s'est-il passé en 1 an, pas grand chose et beaucoup (voire beaucoup trop) pour certains.

Hier, nous avons pu constater, suite à la mémorable sortie de Nicolas Sarkozy l'année dernière au salon de l'agriculture, que le président a décidé d'écouter le très sage avis de son conseiller en communication, et s'est donc pointé à l'heure des poules, histoire d'éviter un bain de foule qui n'aurait fait que confirmer la réputation du chef de l'Etat "le plus classe du monde".

Et comme il est de bon ton dans ce salon depuis pas si longtemps - à la manière de Jacques Chirac (reçu tel Rod Stewart depuis toujours par des foules en liesse) l'a fait (2min30) après l'humiliation de Sarkozy l'année dernière, comme Bayrou l'avait fait avec les Antillais au moment où les manifestations et les émeutes battaient leur plein en Martinique, et surtout en Guadeloupe, profitant du fait que Sarkozy, tel le pestiféré, ne pouvait se permettre de les approcher - Dominique de Villepin courtisait tout azimut les agriculteurs présents sur son parcours, tâtant tel l'expert tous les arrière trains de vache à portée de main.

Le salon de l'agriculture est devenu une des arènes politiques incontournables, depuis la présidence Sarkozy, voire Ze place to be. Comme le dîner annuel du Crif, il rassemble pratiquement toute l'élite politique.

En parlant du diner annuel du Comité représentatif des institutions juives, les Petit Journal s'est prêté à un petit jeu amusant, en chronométrant le temps de présence de chacun. Nicolas Sarkozy serait ainsi resté un peu moins de 20 minutes, suivi de près par Jack Lang et Robert Hue.
En ce qui concernait les excuses de chacun, le "mytho du jour" a été décerné à Nadine Morano qui avait "un dossier urgent à traiter".

Il est amusant de voir qu'une pointure politique comme Nadine Morano, après les propos qu'elle a tenu sur le "jeune musulman", le doux euphémisme pour "terroriste en puissance planqué dans nos banlieues grâce aux aides de l'Etat", soit l'invitée d'un dîner confessionnel.

Mais si le Crif n'avait pas ces amis-là, où pourraient-ils franchement se retrouver? (question rhétorique..)

Donc en un an, qu'est-ce qui a vraiment changé. On a travaillé plus pour gagner moins, et quand Ko Siu Lan, une artiste Chinoise ( qui nous a bien prouvé que les Chinois ne sont pas en reste quand il s'agit de critiquer le pouvoir, sauf que chez eux quand ils le font, ils se font liquider) nous l'a fait remarquer sur les murs des Beaux-Arts, même son école l'a lâchée, prétendant ne pas avoir été avertie de son projet.



On pouvait le lire dans tous les sens: gagner plus travailler moins, travailler plus gagner moins, travailler plus gagner plus, travailler moins gagner moins, moins gagner plus travailler, ainsi de suite, l'idée étant bien entendue une critique de la question du travail et de la propagande d'Etat. En somme cette histoire de censure est une nouvelle atteinte au service public.

Deux jours plus tard, Frédéric Mitterrand, protecteur de l'artiste et de l'orphelin (Thaïlandais...de 50 ans) fait raccrocher l'oeuvre censurée. Et c'est certainement la défense inconditionnelle des artistes et non l'angoisse à l'idée de se faire traiter d'Etat stalinien et de se retrouver devant une cour de justice qui a fait fléchir le ministère de la culture, n'en doutons point.

En un an aussi, les gardes à vue se sont métamorphosées en antichambres des morgues nationales.

Tout s'est évaporé autour de la commission sur la burqa, du débat sur l'identité nationale, et de la nomination d'une Miss France au patronyme arabisant: Malika Ménard.

L'acharnement gouvernemental a porté ses fruits et ainsi sont nées Hadopi, Loppsi, et plein d'autres jolies lois sonnant comme autant d'insultes populaires, ainsi aussi la plupart des lois ont continué d'être vidées de leur sens par force modifications, et les conditions de renouvellement de papiers d'identité sont devenues insupportables. Le cas du procès contre La Rumeur était suffisamment parlant pour que l'on puisse s'attendre au non-sens du "procès des barbares", et à Clearstream.

Et la SNCF s'est mise à l'antiracisme selon Finkielkraut.



Sur les murs de toutes les stations de métro parisiennes, l'armée de terre française s'est refait une jeunesse avec une campagne de communication choc, proposant à tout un chacun de s'épanouir en son sein..





Enfin, le Quick de Roubaix a décidé unilatéralement de se spécialiser dans la production de burgers halal, une action décrétée scandale national par des personnages publics connus pour leur jugement serein et modéré. Et nous entendrons très certainement encore parler de racisme anti-blanc...après que l'argument ultime -la laïcité - aura été épuisé. Car oui, aujourd'hui en France, quand on invoque la laïcité, c'est toujours bizarrement pour parler des musulmans, et de l'incompatibilité intrinsèque de leur religion avec les valeurs de la république. Si Sylvain Gougenheim parlait de "schémas mentaux" qui auraient empêché les arabes d'accéder à la rationalité des Grecs, que Claude Levi-Strauss parlait de barbarie, pour Alain Finkielkraut, il n'y a plus aucun doute, c'est juste que les musulmans, partout à travers le monde (et particulièrement en Palestine et à Villiers-le-Bel, Clichy-sous-Bois, et en banlieue de manière générale), sont des jihadistes nés. Si on leur permet le halal, no doubt they will take over the world, une chose en amenant souvent une autre, surtout quand il s'agit des musulmans.

Philippe Val, Caroline Fourest, BHL, Finkielkraut, Houellebecq ou même Dantec (liste non exhaustive, uniquement les têtes d'affiches) plaident la laïcité contre l'islam. Je n'arrive pas à m'empêcher de penser que ce genre d'argument: on vomit l'islam parce que c'est une religion qui s'oppose à la laïcité (comme si d'autres religions étaient conformes à cette même laïcité), ressemble à s'y méprendre à l'usage qui est fait de l'adjectif "démocratique" dans des expressions comme "République démocratique du Congo"; ça ne veut plus rien dire.

Quand le Figaro s'y met en 2007, en laissant carte blanche à Alain Finkielkraut sur l'affaire Redeker, ça donne une sentence comme suit: " L'affaire Redeker et la blessure de la liberté".

Alors si je suis bien, la liberté n'est plus un concept abstrait mais une réalité concrète qui passe par la critique (inconditionnelle) de l'islam, et c'est surtout au nom de la laïcité que des écrivaillons communautaristes se permettent de donner des leçons de morale, à renfort d'arguments alambiqués sur ce qu'il serait de bon ton de critiquer et ce qui ne l'est pas. La liberté tiendrait au fait de déféquer de manière continue sur l'islam en prétendant y apporter un éclairage qui n'explique rien à la religion elle-même, si ce n'est le procès intenté par les auteurs de ce genre de pamphlets.

Mais un problème me taraude, n'est-il pas inscrit dans la démocratie, qui prône la laïcité dans l'espace public, que la république assure la liberté de culte à chacun?! Ces musulmans qui vont assaillir la France et qui la pénètrent déjà de toutes parts ne sont que la manifestation des fantasmes les plus sordides d'une bande de réactionnaires en mal de sensations fortes, qui voient le choc des civilisations quand plus de trois noirs se promènent en plein jour; de nuit ça s'appelle l'insécurité.