jeudi 26 février 2009

Des qualifications de maîtres du monde pour des salaires dérisoires


Je désespère, je déprime, je trépigne, je piétine...maintenant pour être hotesse d'accueil il faut savoir parler cinq langues, on se dit "l'accueil de l'ONU?!"...non, du salon de l'agriculture...(véridique, l'annonce figurait sur @jobetudiant.com!).
Pour travailler chez Gap aujourd'hui, même si on a bac+8 (ce qui en soi représente déjà un bon handicap de base), mais qu'on a déjà travaillé dans la vente, on peut se voir fréquemment répondre "pas le profil recherché" sans autre explication.

Alors à force d'écumer les annonces, le web, on se retrouve devant des annonces dont l'intitulé à lui seul rend circonspect:

"Travail de confiance et de patience, assistance aux enquêtes et filatures..."
Notez "de confiance" et les trois points de suspension.
Profil du/de la candidat(e) (ou du candide), "vous êtes patient et organisé", le tout rémunéré 10 euro nets. L'heure, la journée, le boulot?!


On se demande dès lors, et à juste titre, dans quoi on s'engage. On s'imagine rédigeant une lettre de motivation:


Madame, Monsieur,

Je souhaiterais vous soumettre ma candidature suite à votre annonce de recherche d'un(e) personne... patiente et de confiance.

En effet, je suis organisé, serviable, patient et je pense qu'on peut me faire confiance. J'ai toujours fait preuve d'un vif intérêt pour les enquêtes et filatures ne ratant pas un épisode des inspecteurs Colombo, Derrick et Remington Steele, et je souhaiterais apprendre au contact de professionnels la meillleure façon de mener une filature.

Par ailleurs, cet intérêt s'est déjà manifesté en moi durant ma prime jeunesse, alors âgé de 16 ans, j'aimais après les cours suivre les filles qui me plaisaient...

Tout simplement impossible.

Autres "offres d'emploi", celles où il arrive que "Bel H. d'affaire cherche étudiante sérieuse" pour la maudique somme de 250 euro/heure.
Mais à quel type de "sérieux" l'annonce fait-elle allusion?!
Le "Bel H." souhaitait-il euphémiser "la discrétion"de l'étudiante?
Qui plus est, on est tenté de céder à la paranoïa du traquenard lorsqu'en continuant de lire on s'informe que les rendez-vous/entretiens d'embauche, auront lieu dans les "bars d'hotels luxueux".
Autant répertorier cette "offre" sous "souhaitez-vous évoluez au sein du plus vieil emploi du monde?".
L' "offre" sort bien évidemment du cadre "compétences et avenir de maîtres du monde pour salaires dérisoires" mais n'en est pas moins horrifiante.

L'année dernière, un ami, outré par ce qu'il venait de lire, m'avait envoyé une annonce des plus insolites: on y cherchait un traducteur de langue anglaise qui pourrait, dans le strict cadre de ses fonctions, prendre également en charge certains travaux de repassage, activité étroitement liée à la traduction n'est-ce pas.

Etant moi-même dans cette activité à ce moment-là (la traduction, pas le repassage), j'avais ricané sans y préter trop d'attention, en me disant que certaines personnes ne manquaient pas d'air, non mais franchement!
Un an après, je me rends compte de l'état catastrophique du marché du travail en France.

Ce qui m'intéressait, c'était la presse mais ce secteur n'embauche pas ou trop peu, si on n'a pas fait d'école, ce qui est un gage de professionnalisme, c'est un peu normal de ne pas trouver mais le manque de contacts, de piston, de relations, appelez-ça comme vous voudrez devient disqualifiant, dans la mesure où on a carrément aucune chance. Ou alors si petit veinard, on décroche un stage, même quand on a 40 ans, indemnisé, attention prodigalité-des réformes-étatiques-de-grande-envergure-oblige: 400 euros au mieux, c'est large!
(398, 12 euros en vrai)

C'est un fait en France, surtout à l'époque à laquelle nous vivons, tout le monde vit "décemment" avec 400 euros. (sic!)

Outre le fait que les entreprises et/ou les groupes semblent faire abstraction complète du niveau de vie du pays où ils exercent, ils font également abstraction de l'employé et de sa force de travail. Revenant en permanence sur les saintes 35h, ils attendent du blaireau, car oui ils nous prennent vraiment pour des nouilles ou plus dangereux, ils profitent sciemment du fait qu'en temps de "crise" nous ne ferons pas les "fines bouches", qu'il effectue 39 à 40 heures de travail hebdomadaire, avec possibilités d'heures supplémentaires, qui lui seront payées dans... 3 ans?!
Et pourquoi pas, ces heures supplémentaires pourraient aussi empiéter sur son repos dominical?

Quand on cherche du travail on regarde toutes les offres, même si on sait pertinement qu'on n'a pas toujours les qualifications pour, on tente sa chance et on se retrouve devant cette "foultitude" de jobs, rassemblés sous l'ombrelle "secrétaire de direction", plus vagues tu meurs, pour lesquels on ne comprend même pas de quoi il s'agit excepté de se retrouver "en étroite collaboration avec le directeur, vous prenez en charge l'accueil, le standard, la réservation de taxis, les plis à envoyer, les données à répertorier, le suivi des plis et réservations, vous avez la responsabilité des boissons et des salles de réunion".

Je traduis: appels, courriers, courir derrière le "boss" pour qu'il ne rate pas le taxi qui l'attend depuis 1h30, tout en faisant les cafés après avoir passé une heure, voire deux à passer l'aspirateur en salle de réunion; parce que le syndicat de la société d'entretien a appelé à la grève, avec leur salaire de misère on ne va pas le leur reprocher quand même; le tout en ayant un moteur de recherche du genre Google intégré dans son lobe frontal.

En général ces annonces s'accompagnent d'une "expérience minimum souhaitée de cinq à dix ans dans un poste similaire".

Petit calcul, si j'ai 25 ans, il y a cinq ans j'en avais 20 (aah hier encore...), il y a dix ans j'en avais 15. Il y a cinq ans je faisais des études et maintenant je galère, donc j'ai besoin de n'importe quel job, alors je propose ma candidature, mais je manque d'expérience.

Si j'avais, visionnaire que j'aurais dû être, posé cette candidature il y a cinq ans, on m'aurait dit "vous n'avez pas assez d'expérience", mais si je l'avais posée il y a dix ans, le cas ne se serait même pas présenté, je n'avais "aucune expérience", mais surtout une interdiction formelle de travailler et par conséquent, aucune chance de pouvoir acquérir une quelconque expérience dans ce domaine à cet âge-là.

Passons aux nouveaux métiers d'apprentis maîtres du monde pour lesquels Das Kapital en collaboration étroite avec IBM, MIT, les écoles de commerce, Microsoft et Windows a inventé de nouvelles dénominations:
Chef de produit, Ingénieur PAO, Back-office professionnel, Webmaster, Assistant marketing web et CRM.

Pourtant tous ces métiers existent, comportent de vraies responsabilités, sont prospères et font des p'tits mais ils m'intriguent, presqu'autant que l' "Art" selon Jeff Koons. On dirait qu'ils ne sont accessibles qu'aux geeks..le temps que j'apprenne à faire un site internet, ils seront déjà 300 sur le champ de bataille.

Alors on se dit qu'il vaut mieux repostuler à des offres qui sont plus dans nos cordes, et parfois il arrive après qu'on a loupé ZE JOB parce qu'on n'est pas motorisé, qu'on ait une réponse favorable pour un poste de rédacteur de synthèse international, Bac+5, bilingue anglais, autre langue serait un avantage, SMIC horaire, plus primes, CDD 9 mois non renouvelable.

Si la société se trouve à la défense, l'entretien aura lieu au siège social, à Chambourcy (oh oui oh oui). Fou de joie on se remet à potasser "comment préparer son entretien d'embauche" avant le rendez-vous histoire d'arriver avec un discours bien rôdé. On se présente 15 minutes avant l'entretien afin de prouver sa ponctualité et sa bonne volonté.

L'entretien se déroule bien, on se donne l'impression d'être un petit perroquet savant qui récite sa leçon avant de devoir répondre à une série de 80 questions portant sur nos expériences et aspirations. Enfin le test fatidique pour lequel on a 45 minutes pour synthétiser 4 textes, deux en anglais et deux autres en français. On se rend soudain compte qu'on est pas certain d'avoir le job quand on commence à avoir des suées devant la feuille blanche comme quand on était potache devant l'interro de philo.

Deux jours plus tard, on est blasé en ouvrant la lettre de l'entreprise nous avertissant que notre candidature n'a pas été retenue.

On désespère alors en se disant qu'on ne trouvera rien, surtout si ça fait plus de trois mois, que le chiffre officiel c'est 2 204 500 chômeurs et qu'on se dit qu'on n'est même pas recensé parce que, confiant et motivé, on ne pensait pas rester dans cette "situation" trop longtemps.

Et là au moment où on pensait que tout espoir était vain et l'est encore à moins de se "vendre", Il arrive, lui Yannick Miel, l'étudiant qui s'est vendu à 45 euros, mais dont e-bay a d'abord fait disparaître l'annonce avant qu'il ne re-persiste et signe, en s'attirant l'attention de TOUS les médias et par la même occasion en foutant la honte à son gouvernement qui se devait de réagir dans l'instant en dépêchant Martin Hirsch, nouveau Haut commissaire à la Jeunesse et récemment Monsieur Jet'OffreduTaffTuN'asQu'àl'Demander.com, pour lui en donner du boulot à ce jeune diplômé plein d'avenir!

M.Hirsch et ses caméras se sont peut-être aussi précipités pour que les médias étrangers, parce qu'on sait depuis longtemps que les médias français ne jouent plus ce rôle-là, n'en profitent pas pour critiquer l'inertie du gouvernement français face au grand nombre de chômeurs ni pour aller colporter en Amérique, où tout le monde avait trois jobs avant la crisis et se moquait à gorge déployée des lazy french bastards, que le gouvernement français soutient le patronat au détriment des jeunes diplômés et du reste des chômeurs, mais j'dis ça j'dis rien.

Yannick Miel était ce soir, en chair et en sourires sur le plateau de Nulle part ailleurs, ça tombe sous le sens tiens. On le voyait probablement sur le parvis de la défense, en homme-sandwich arborant fièrement l'annonce :"étudiant à vendre" et distribuant des tracts aux passants devant son stand "étudiants à louer faites vos offres" avant d'être assailli par le ministre ad hoc de "l'emploi instantané" devant les caméras de télévision.

Admirez la technique ingénieuse de Yannick, dans la rue et sur e-bay: "Pratique, et peu coûteux à l'entretien, vous ne regretterez pas de vous offrir ce superbe jeune diplômé en pleine santé".

Diplômé d'un master 2 "Intelligence économique et management des organisations" à Bordeaux IV, Yannick Miel cherchait du travail depuis cinq mois après avoir envoyé 300 candidatures et passé une vingtaine d'entretiens, sans succès à ce jour. En bref on lui a offert un poste de chargé de mission pour le gouvernement en CDD de 4 mois (renouvelables?)

Yannick Miel espère "mettre en lumière la question de l'insertion des jeunes diplômés en période de crise", selon son communiqué de presse envoyé aux médias. J'applaudis son intention et ses moyens d'y arriver, c'est malin et puis, j'espère qu'il trouvera une réponse.

Alors si vous souhaitez éviter l'enfer de la "galère de taff" à vos enfants suivez les conseils de quelqu'un qui sait de quoi il parle quand il nous dit que "tous les élèves vont en S et laissent le reste".

Il a raison j'ai envie de dire, mettez vos gosses en S, ils trouveront plus de "débouchés" que ceux qui comme moi ont fait L (et ne le regrettent pas du reste), parce que lui, quand même, a réussi à placer son fiston à la mairie de Neuilly, mais on le sait c'est la filière scientifique qui l'a mené là et sûrement pas le népotisme.

mercredi 25 février 2009

Quand on n'a que la droite


La « nomination » de Benyamin Netanyahu, leader du Likoud à la tête du gouvernement israélien n'étonne personne.

Rien de très surprenant donc quand les israeliens n'avaient pour alternative à la droite de Netanyahu, que la droite de Ehud Barak et Tzipi Livni ou l'extrème droite de Avigdor Lieberman.

Ce n'est que la deuxième fois que Netanyahu endosse le rôle de premier ministre israélien.

De 1996 à 1999, Netanyahu était là, on s'en souvient, et les Palestiniens aussi.

« En 1993, Benyamin Netanyahou prend la tête d'un Likoud affaibli par la victoire des travaillistes aux élections législatives de 1992. Il devient le fer de lance de l'opposition. Il combat les accords de paix d'Oslo ainsi que le retrait israélien de la Bande de Gaza. Il est également très hostile à la création d'un État palestinien, prône un contrôle israélien de l'ensemble de la Palestine pour parvenir à "la paix par la sécurité" et se prononce pour la construction de nouvelles implantations israéliennes sur une partie de la Cisjordanie.
Pour les israéliens, "Bibi" incarne le profil du vrai Juif ashkénaze moderne, c'est-à-dire de culture américaine, néoconservateur et néolibéral (modèle Nicolas Sarkozy, dont il est par ailleurs proche). Ses positions extrêmistes sont sans doute en partie responsables de l'assassinat en novembre 1995 du Premier Ministre Itzhak Rabin, cosignataire israélien des accords d'Oslo.
Peu avant, dans un meeting survolté, il n'hésitait pas à déclarer entre autres harangues que "Rabin a humilié la nation israélienne en acceptant le diktat du terroriste Arafat".
Pour les élections de 1996, Benyamin Netanyahou forme une coalition avec les partis nationalistes et religieux ultra-orthodoxes et bat de justesse le travailliste Shimon Peres auprès d'un électorat obsédé par la sécurité. Il est le plus jeune Premier ministre de l'Etat juif et le premier à être élu au suffrage universel direct. Son mandat de Premier ministre (1996-1999, couplé par intermittence avec celui de Ministre du Logement, de la Justice, des Finances et des Affaires religieuses) est entaché de nombreux scandales politico-affairistes où il est personnellement compromis.
Sa politique s'illustre essentiellement sur le plan économique et social par des privatisations d'entreprises publiques, d'importantes coupes budgétaires dans les services publics et les programmes sociaux et un abaissement des tranches supérieures de l'impôt sur le revenu.
Sa politique extérieure est intransigeante et arrogante. Il prend comme directeur de cabinet Avigdor Lieberman, un ultranationaliste ouvertement raciste qui réclame l'expulsion des Palestiniens de Palestine.
En septembre 1996 il ordonne l'ouverture du tunnel de la vieille ville de Jérusalem-Est longeant l'esplanade des Mosquées, ce qui déclenche aussitôt les affrontements israélo-palestiniens les plus violents depuis la première Intifada. Il poursuit la colonisation, notamment à Jérusalem (il refuse aux Palestiniens leur droit de faire de Jérusalem la capitale d'un futur Etat), et encourage les implantations sauvages en Cisjordanie. Il tente également, vainement, de faire assassiner à Amman (Jordanie) le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal.
La campagne pour les élections de 1999 voit s'opposer violemment Benyamin Netanyahou et Ehud Barak, candidat d'Israël Uni (nouvelle formation du parti travailliste), qui l'emporte finalement à une large majorité.
Dès les résultats connus, Benyamin Netanyahou annonce sa démission de la direction du Likoud et son "retrait définitif" de la vie politique.En novembre 2002, à la suite du retrait du Parti travailliste de la coalition gouvernementale, Ariel Sharon nomme Benyamin Nétanyahou ministre des Affaires étrangères à la place de Shimon Peres. Au sein du 2e gouvernement d'Ariel Sharon, il prend ensuite le portefeuille du Ministère des Finances jusqu'en août 2005, date à laquelle il démissionne en signe de protestation contre le Plan de désengagement unilatéral de la Bande de Gaza.
Contraint par les Etats-Unis, lors de son mandat de Premier Ministre, de signer deux accords avec le chef de l'Autorité nationale palestinienne Yasser Arafat, il réclame à corps et à cris l'expulsion de ce dernier, estimant dès 2002 que "le moment le plus approprié pour l'exiler sera celui du renversement de Saddam Hussein" par son ami George W. Bush. En 2005, il prend la tête de l'aile dure du Likoud dont il devient le candidat officiel contre le Kadima créé par Ariel Sharon, mais le parti de droite perd ces élections anticipées, n'obtenant que 12 sièges à la Knesset lors des élections de 2006. Il est néanmoins réélu en 2007 a la tête du Likoud.
Fin 2008, alors que la campagne électorale bat son plein et que le gouvernement d'Ehud Olmert s'enlise dans les affaires de corruption, Benyamin Netanyahou surfe sur la vague de rejet du Hamas dans l'opinion israélienne et axe sa campagne sur la destruction totale du Mouvement de la Résistance Palestinienne.
L'ancien militaire se montre dans l'opération "Plomb durci" -- 1.300 morts palestiniens, la plupart civils -- comme l'un des faucons les plus agressifs de l'Etat juif. Outre le Hamas, il promet également de détruire le Hezbollah et d'empêcher "l'Iran d'acquérir la bombe". Concernant le conflit israélo-palestinien, il exclut de discuter du droit au retour des exilés, du statut de Jérusalem et du démantèlement des colonies sauvages sur les territoires occupés.
Peu ébranlé par la crise financière et économique mondiale, il continue de prôner une politique économique ultralibérale accompagnée d'une réduction massive des impôts. Stratégie payante auprès des Israéliens puisque il talonne d'un siège le parti de centre-droit Kadima mené par la ministre des affaires étrangères Tzipi Livni lors des élections législatives de février 2009 (27 élus pour le Likoud contre 28 pour Kadima).
Soutenu par Avigdor Lieberman, leader du parti d'extrême-droite Israel Beitenou qui a obtenu 15 députés, ce qui lui donne la majorité au sein de la Knesset, le président Shimon Pérès le charge officiellement de former un nouveau gouvernement. Le chef du Likoud dispose désormais de six semaines pour mettre sur pied une coalition gouvernementale mais un cabinet dominé par la droite dure -- Tzipi Livni et les membres de Kadima ont d'ores et déjà exclu d'y participer -- risque de lui compliquer la tâche dans la mesure où ses alliés pourraient faire tomber le gouvernement à chaque concession accordée à la paix. Les relations risquent également de devenir difficiles avec l'administration américaine de Barack Obama qui a décidé de rompre avec la politique de soutien indéfectible aux fauteurs de guerre israéliens.»1

On peut lire aussi:
http://www.lefigaro.fr/international/2009/02/06/01003-20090206ARTFIG00012-israel-netanyahou-durcit-le-ton-pour-reconquerir-la-droite-.php

En somme, après un premier mandat foiré, comme ceux d'ailleurs des deux Ehud, Barak ( No we definitely can't) et « le fabuleux destin » de Olmert, après le sien, sans oublier les sulfureuses aventures de leur polisson d'ancien président Moshe Katzaï2 la politique israélienne suit le principe attribué à Lavoisier: « rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme »!

What a change!

Mais on en a envie de demander « quelle est la position de la population israélienne face à un champ politique, qui en plus de 30 ans n'a pas changé? »

On devine la désolation de la gauche...



1http://www.republique-des-lettres.fr/10664-benyamin-netanyahou.php
2http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=996007&clef=ARC-TRK-NC_01

Honni soit qui bien y pense

La société dans laquelle je vis me fait sérieusement flipper.

La stupidité, l'hypocrisie et l'intolérance s'y sont installées et distillent un parfum de ségrégation, de discrimination, de consensus autour d'un bouc-émissaire désigné.

Observez les thématiques des feuilles de choux qui vivent sur leur grandeur passée, et expirée pour certains, les sujets sont infatigablement les mêmes:

-quelles sont les filières qui feront de nos enfants les maîtres du monde de demain (le palmarès des meilleures formations),

-les chiffres du chômage toujours en expansion (quelles perspectives pour une société de chômeurs?),

-l'usage croissant du cannabis chez les jeunes (nos enfants sont-ils en danger?), et enfin last but not least,

-« les vérités qui dérangent sur l'Islam » (clin d'oeil on ne peut plus discret au documentaire qui apporta le Nobel sur un plateau d'argent au très démocrate Al Gore) vérités d'une véracité douteuse que l'Express, véritable journal d'investigation et chef de file des nouveaux pourfendeurs de sarrasins à ses heures perdues, n'a jamais peur de dévoiler sans fin dans des dossiers dédiés, et qui se mangent d'ailleurs sans faim à travers ses numéros.
Si vous ne me croyez pas attendez l'été!

Un consensus a trouvé le jour autour de la religion la plus « dangereuse du siècle » sur laquelle tous les écrivains en vogue du moment, les philosophes du bitume et nouveaux « prescripteurs du prêt-à-penser1 », et les célébrités du monde des médias jettent l'opprobre.

Tous se mettent d'accord pour ériger en règle la bêtise, l'obscurantisme et la cruauté de cette religion que Houellebecq ira jusqu'à traiter de « religion la plus conne du monde », suivi de près par un Dantec, professionnel dans l'art nouveau de la chasse aux maures, qui ne se repaît que de chacune de ses attaques virulentes, rejoint dans sa croisade par le jeune et prometteur, selon la rumeur, Florian Zeller qui se fait un plaisir d'avaliser ces allégations le temps de se prêter à une fascination du pire.

Mais ils ne sont pas seuls (j'en passe et des meilleurs!) et une armée d'éditeurs et de rédacteurs applaudissent dans l'ombre la supposée audace de ces écrivains qui refusent d'être les « otages » de la peur liée à l'islamophobie.

En réalité, sous couvert de dénoncer un tabou (pour qui?), ces charlatans plus décomplexés que jamais se livrent à une véritable incitation à la haine.
Il est facile de déclarer, quand on ne s'attache qu'aux fanatismes sans même avoir l'honnêteté intellectuelle de les identifier en tant que tels, que toute une communauté est irrécupérable et dangereuse.

Mais pour qui sont faites ces déclarations, pour les élites, pour la masse, pour les dirigeants, pour l'opinion publique? Et surtout à quoi servent-elles?
Cette France qui fût jadis révolutionnaire, tolérante, laïque, ouverte, pro-Palestinienne ( un peu plus dans le mythe que dans les faits), n'est plus qu'un pays où le statut quo social ainsi que celui de la pensée unique persistent, où l'imagination et les libertés individuelles ont abdiqué au pouvoir autoritaire et arbitraire, où les « philosophes » (du siècle du Néon) Finkelkraut, Bruckner, Glucksman et BHL, entre autres, captivent et envoutent les médias avec des « idées » qui ressemblent étrangement à celles de l'extrême droite de Jean-Marie Lepen.

De nos jours en France, on essaye de réduire à néant l'horreur de l'esclavage et de la colonisation en nous balançant que s'il est impensable d'oublier l'esclavage par exemple, ce n'est autre que parce que nous culpabilisons et nous vivons de fait dans une société qui se trouve coincée dans la dynamique de la tyrannie de la pénitence. À l'évocation de la page noire que fût l'esclavage, les européens seraient les « seuls au monde à se livrer à des accès de masochisme auto-dépréciateur ».

Cette analyse ulcérante se passe de commentaire...Le siècle du Néon donc..

Cependant, on ne saurait mettre au même niveau la France colonisatrice et la France collaboratrice de Vichy. Dans le premier cas, il s'agissait de montrer le chemin à des hordes de « barbares », qu'elle soient africaines, orientales ou asiatiques, qui de toute évidence n'étaient pas capables de se gérer elles-mêmes et qui ne sont toujours pas aujourd'hui capables de reconnaître les bienfaits de la colonisation, et parmi eux celui de la « bonne gouvernance ». Somme toute, les ressortissants africains, orientaux ou asiatiques des régimes dictatoriaux ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes.

Selon cette logique cousue de fil blanc, c'est l'arrogance de ces populations (africaines, orientales et asiatiques) dont la manifestation la plus évidente a été la volonté d'indépendance, qui a entraîné leur propre « ruine ».

Dans le deuxième cas, la France, du moins le gouvernement de Vichy, a pris part à la délation, à la déportation et au massacre de la communauté juive.
Ainsi, dans le premier cas un pays tel que la France, ou du moins la puissance coloniale française, n'a eu aucune responsabilité et n'en a pas plus aujourd'hui, dans l'instauration de régimes dictatoriaux qui a suivi la décolonisation, pour la simple et bonne raison qu'on ne peut tout de même pas lui imputer le manque de « savoir-faire » de ces sociétés primitives ( c'est-à-dire l'absence de valeurs démocratiques due à l'aspect intolérant de la religion dominante et dominatrice qu'est l'Islam, le mépris des Droits de l'homme dicté par cette saloperie de religion2 pouah pouah! et biensur la fainéantise...).
En revanche, on peut (et on doit) imputer au (seul) gouvernement de Vichy la délation, la déportation et le massacre de milliers de juifs (même si certains préconisent, l'auteur en chef de file, de condamner la République).

La théorie (toute subjective) du « philosophe » du siècle du Néon apporte au monde des idées ce que « la philo selon Philippe3 » apporte à la philosophie.

Mais nos « superbes » philosophes nationaux souhaitent internationaliser le débat. Allez comprendre pourquoi, ils s'autoproclament les détenteurs d'une « vérité » qui nous échappe, à nous imbéciles, et ils essayent de nous exhorter à penser que si les enfants morts s'entassent à Gaza c'est explicable à cause du conflit4 et du droit d'Israel à assurer sa défense (au mépris total du droit international). Leur légitimité?...aucune. Mais si les médias français ne relaient pas leurs « vérités », ils iront dire ailleurs et sans retenue aucune que l'équipe de France est « black, black, black et que ça fait ricaner toute l'Europe, et qu'en France on peut aller en prison pour avoir dit ça »5, et ce qui est encore plus insupportable c'est lorsqu'ils s'improvisent anthropologues et sociologues pour dire que les jeunes de banlieues ne souffrent ni du racisme, ni de leur conditions déplorables de vie, mais bel et bien d'une haine profonde à l'encontre du pays qui les a accueillit, un sentiment bien entendu orphelin de toute raison socio-économique mais qui n'est en fait que la manifestation d'un désir de « se substituer aux populations légitimes blanches et chrétiennes6 ».

La raison de cette haine et les fondements du désir de substitution? Mystère et boules de gomme... mais toute ressemblance avec la théorie énoncée il y a vingt ans par Pierre-André Taguieff (avant son revirement au muslim hunting), pour expliquer que les véritables sources de la peur des xénophobes qui votaient FN résidaient dans leur peur de se voir remplacer par des populations maghrébines et musulmanes, serait fortuite. Aujourd'hui on retourne l'explication sociologique pour en faire une vérité sur la communauté musulmane. Devant tant d'honnêteté on ne peut que s'incliner.

L'année dernière je me suis faite jetée comme une malpropre du site de l'Express parce que j'avais posté un commentaire en réaction aux commentaires fascisants qui illustraient l'article « Le sort des femmes » (dans l'Islam).
J'avais osé dire dans ce commentaire que les vrais crimes de guerre de notre siècle étaient à attribuer en grande partie à George W. Bush et à Tsahal et non à la communauté musulmane comme semblaient l'appuyer tous les commentaires précédents. On pouvait lire des perles de fascisme ("tous les musulmans sont des terroristes et des barbares et leur prophète couchait avec des fillettes de 6 ans!") qui n'ajoutaient rien au débat et que le modérateur n'avait pas jugé bon de retirer ou tout au moins de modérer, et le mien parce qu'il donnait un point de vue qui n'allait pas dans ce sens (fascisant), a tout bonnement été retiré avant que je reçoive le message du modérateur directement sur ma boîte mail.

C'est pour ce genre de commentaires qui incriminent des puissances dites « utiles » qu'on est « banni » des forums de ces journaux, et qu'on pourrait à ce rythme-là aller en prison de nos jours en France M. Finkelkraut, mais jamais pour les conneries racistes toutes ériczemmouriennes7 que vous pensez avoir le cran de déclarer. Car ne pas aimer les noirs ou les arabes c'est toléré, c'est même préconisé dans certains milieux. J'imagine Finkelkraut tout crispé devant son poste de télévision quand il voit un Lilian Thuram (éminence grise du monde du football il faut le reconnaître, et ancien "black" des Bleus) critiquer les politiques sarkozystes. C'est le sanglot de l'homme blanc...

Ce qui est merveilleux dans ce pays, ce n'est pas seulement la somme de fadaises et d'inepties avec lesquelles on nous martèle le crâne (à la télé, dans les journaux, à la radio), mais plutôt l'engouement pour ces « ego-sophes » et ce besoin que les médias ressentent de leur demander leur avis sur TOUT.

Probablement les nouvelles idées d'un nouveau siècle du Néon qui voudraient tirer un universalisme de cet étalage d'intolérance.

Cette contagion qui a d'abord touché les sites web de certains journaux (liste non exhaustive: L'Express, Le Point, Le JDD, CharlieHebdo, Le Figaro, Marianne, etc.) a atteint les blogs, ces ovnis de la presse on-line auxquels on ne prêtait guère attention il y a quelque temps sont devenus de véritables sources de propagation de cette pensée unique, voire de propagande, des relais des médias bien-pensants qui véhiculaient déjà l'insécurité, pratiquement toujours liée aux faciès maghrébins et à ce qu'un grand penseur (sic.) de notre paysage politique dans toute sa diversité, Philippe DeVilliers a appelé « l'islamisation des banlieues ».

Cette expression qui pousse à penser que de véritables croisades islamistes dont le but est d'enrôler des jeunes dans Al Qaïda ont lieu dans les banlieues est peut-être vraie mais le choix des mots est suffisamment éloquent pour nous laisser penser que d'ici quelques années toute la banlieue parisienne passera sous contrôle du Hezbollah.
Pour endiguer ce problème, qu'on craint à long terme, l'Etat envoie des policiers faire des contrôles d'identité qui finissent le plus souvent en affrontements parce qu'ils sont perçus comme des intrusions par les communautés ou qu'il arrive qu'une bombe lacrymogène se retrouve projetée par inadvertence en pleine mosquée, ce qu'on appelle généralement une bavure.

Mais expliquer ces affrontements par le fanatisme des populations ou même par l'hypothèse farfelue que ces mêmes communautés vivent dans l'avènement du saint Islam pour renverser les « chiens laïcs de tous horizons » est quand même bien commode dans le fait qu'elle se passe d'une réflexion plus profonde sur un problème débattu en France depuis maintenant plus de vingt ans, pourquoi les banlieusards se sentent-ils ghettoïsés?.

Mais ces considérations ne retiennent pas certains bloggers d'avoir des prétentions au journalisme, mais une nouvelle forme particulière de traitement de l'information, l'information analogue, tronquée, biaisée, pernicieuse et opportuniste dans ce qu'elle se sert souvent pour réaffirmer ses arguments et ses partis-pris du conflit du Moyen-Orient.

Ces diatribes qui ont des velléités de croire qu'elles informent sont toujours saupoudrées d'une belle plume à l'effet d'éblouir et de séduire par des truismes et autres artifices, ceux qui n'auraient pas compris l'intention implicite derrière la pseudo-dénonciation de ces informations choisies.

Un exemple me vient à l'esprit, c'est la tentative de dénonciation de « l'islamophobie comme une invention opportune » par Florentin Piffard, http://modernologue.blogspot.com/.

Florentin Piffard est un "moderne" d'ailleurs le nom de son blog nous prouve sa bonne "foi" de penseur laïc. Pourtant, on ne peut s'empêcher de se dire qu'il y a "quelque chose de pourri au royaume" de Florentin.

A la lecture de ce "billet" on comprend assez rapidement où veut en venir l'auteur. Ceux qui pensaient qu'ils pourraient être satisfaits par une explication sémantique du terme et une analyse en profondeur de son évolution seront en reste, car on ne peut échapper à cette impression que l'auteur s'évertue à dénoncer le recours fait de manière systématique par les arabes au terme islamophobie, qui n'est en fait qu'une arme bien opportune que TOUS les musulmans utilisent pour rabrouer et même mettre au ban de la société sous couvert de racisme les laïcs les plus audacieux qui n'ont pas peur des mots et qui dénoncent la subversion du langage!

Là où l'antisémitisme trouve sa place, l'islamophobie est exclue. Car oui, l'auteur nous explique que le recours à l'accusation d'antisémitisme, qui n'est pas et n'a jamais été une "invention bien opportune", est un véritable régulateur social et doit s'appliquer pour protéger les sémites, dont il faut rappeler que les arabes sont dégagés, tandis que le fait d'entamer une poursuite pour islamophobie, qui ne trouve aucune racine profonde dans l'histoire et même aucune justification, est réprehensible parce que l'islamophobie n'est qu'un état d'esprit et non une action ( le bon sens veut qu'en démocratie on puisse tout penser sans pour autant en être inquiété, l'intention n'étant pas une action). L'islamophobie n'a d'ailleurs pas de sens dans la société dans laquelle nous vivons car il est de notoriété publique que les musulmans ne sont ni n'ont jamais été des victimes désignées, et ce concept n'est, par conséquent, qu'une arme qu'ils (les affreux musulmans) utilisent à l'encontre des défenseurs de la laïcité afin de répandre l'obscurantisme et de faire reculer la démocratie.

Cette stigmatisation de l'Islam n'est que la révélation d'une phobie et d'une peur évidente de l'Islam chez l'auteur.

Marianne 2 a eu le mauvais goût, après avoir osé lancer un appel à manifester pour la paix et à se garder "d'importer" le conflit israélo-palestinien en France, de publier deux jours plus tard ce billet avec une faute dans son titre (l'islamophobhie), lui confèrant ainsi tout le caractère de la démarche la plus scrupuleusement scientifique.

Cet "article" a provoqué de nombreuses réactions ( 393 commentaires, j'y étais hier soir par souci d'authenticité, souci qui n'étouffe pas l'auteur d'autre part), mais le pire c'est que cette "réflexion profonde" a été saluée par des lecteurs fièrement "laïcs" et vraiment racistes en manque de haine, car on pouvait lire des commentaires d'une finesse et d'une tolérance sans pareilles et sans égards d'ailleurs.

L'auteur, lui, semble prisonnier d'une bulle d'autosuffisance d'où il extrapole la vérité à renfort d'exemples obscurs et réactionnaires, où il ose des comparaisons plus qu'hasardeuses entre les religions, entre les origines ethniques; on y apprend par exemple que Yannick Noah a des "souches françaises" qui ne sont pas évidentes pour l'auteur et pour lui seul en l'occurrence.

Mais avant de céder à la tentation de classer Piffard dans la catégorie des réactionnaires versaillais consanguins, on lit d'autres billets que cette m...ce billet, pour ne pas passer pour l'avocat des islamistes qu'on a brusquement envie de devenir à sa lecture.
On passe alors de ravissements en véritables florilèges de la pensée, l'auteur cite le très modéré Alain Finkelkraut dans un billet; et dans un autre, tel Orsino dans La Nuit des Rois, Piffard se livre à un soliloque d'une profondeur étourdissante à travers lequel on l'imagine balançé en arrière dans son rocking-chair se délectant de ses propres paroles et y trouvant LA réponse à cette question métaphysique: pourquoi écrire un blog, pourquoi persévérer dans cette voie?...
Oui pourquoi?!

Il est fabuleux qu'à l'époque dans laquelle nous vivons et surtout dans ce pays de "la liberté, de l'égalité et de la fraternité", aucune modération internet ne réfrène les mots et les maux ouvertement racistes qui trouvent un espace dédié sur les sites de l'Express et de Marianne entre autres, qui se disent centristes ou du moins, moins à la droite de la droite.

Il est tout aussi extraordinaire que la société française soit obnubilée par ce "mal" qu'est l'Islam et son besoin quasi maladif de l'identifier et de le contenir afin de l'empêcher de nuire, tandis que les caisses de l'État sont "vides", les chiffres du chômage n'ont jamais été plus élevés, les démunis sont de plus en plus éprouvés, les classes moyennes se font légions pour rejoindre les chiffres de la pauvreté, pas un jour ne passe sans qu'un prisonnier ne se suicide, même les fiers Enfants de Don Quichotte semblent avoir baissé les bras, et la colère des scientifiques, des vrais intellectuels, des profs, des infirmiers, des magistrats, des salariés de la fonction publique gronde à juste titre sans pour autant avoir toute l'écoute des médias concentrés à détourner l'attention du quidam sur ce qu'ils essayent de vendre comme la vraie menace.
La crise économique, les licenciements massifs, les mesures draconiennes d'immigration, du pipi d'chat!

S'il n'est pas étonnant qu'on puisse trouver sur facebook des groupes haineux à l'argumentation lacunaire et dont la philosophie tout aussi haineuse s'illustre par des propos hautement intellectuels type "Fuck Islam" ou "Fuck Israel", où que l'on croise aux carrefours parfois nauséabonds de la nébuleuse certains blogs ouvertement racistes et appellant à la haine en la masquant par de jolis mots ou par un impératif de dévoiler des vérités soi-disant tabous, il est d'autant plus décevant que ceux qui osent se dire "presse on-line", nous faisant donc la promesse d'une certaine qualité d'information, finissent de plus en plus par ressembler à ces groupes congénitalement agressifs, stupides, bornés et vides de substance.

Que tous les saints soient loués le Monde Diplomatique existe et le Canard enchaîné est pratiquement on-line!


Une petite liste d'articles et de points de vue intéressants à lire
http://blog.mondediplo.net/2008-06-18-Encore-toujours-l-islam
http://blog.mondediplo.net/2008-06-18-Encore-toujours-l-islam
http://blog.mondediplo.net/2008-09-06-Le-tribunal-fait-le-ramadan
http://www.monde-diplomatique.fr/dossier/BHL
http://www.bakchich.info/Une-Lecon-De-Savoir-Dessiner-De.html
http://vivelefeu.20minutes-blogs.fr/archive/2006/11/11/il-faudra-qu-ils-derapent-combien-de-fois-nos-penseurs-d-eli.html
http://www.rue89.com/2008/08/22/bhl-na-pas-vu-toutes-ses-choses-vues-en-georgie
http://vivelefeu.20minutes-blogs.fr/archive/2006/09/01/bernard-henri-levy-est-une-celebrite-philosophe-autoproclam.htmlphilosophe-autoproclam.html
http://women.timesonline.co.uk/tol/life_and_style/women/celebrity/article1288676.ece
http://www.bakchich.info/Question-Pour-Un-Champion-Du,5907.html
http://www.micheldelcastillo.com/bhl.htm
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article9679


Notes:
1http://www.voltairenet.org/article17043.html
2Car tous ces intellectuels prétendent connaître l'Islam et nous font croire qu'on peut lire dans le Coran qu'il faut tuer son prochain et/ou massacrer sa femme.
3Sauf ton respect Abel!
4http://blog.mondediplo.net/2009-01-10-Liberer-les-Palestiniens-des-mensonges-de-Bernard
5http://www.bladi.net/forum/54188-fienkelkraut-lache-haaretz/
6http://www.bakchich.info/Prendre-La-Mesure-De-Zemmour.html
7Merci Sébastien Fontenelle!

lundi 23 février 2009

Le kitsch au pouvoir






En matière d'art sommes-nous en France atteints de cécité?

Ou est-ce le mauvais goût, une certaine attirance pour l'artifice et le « bling-bling » qui ont changé nos goûts? Était-ce ce à quoi faisait allusion la chaîne CNN quand elle enquêtait l'été dernier sur la « mort de la culture française?»

Après le très controversé, pourtant absolument exempté de critiques, Jeff Koons, qui transforma le château de Versailles en foire kitsch et de mauvais goût, le très intrigant David LaChapelle investit l'Hotel de la Monnaie avec des oeuvres tout aussi intrigantes, et qui partagent une curieuse similitude avec les délires très irrévérencieux de Paul Krassner dans le magazine Mad pendant les années 1960 aux Etats-Unis, ou avec les photographies de Raymond Depardon dans Manhattan Out, dans les années 1970.

L'art est universel et son influence se doit de transcender les nationalités et les frontières.

L'exemple a été illustré en 2006 sur le sol américain avec l'American Vertigo de BHL, que la critique américaine a salué sans retenue en le qualifiant d'ouvrage français le plus influent depuis Lafayette ( allez à la poubelle Tocqueville!), en n'y voyant pas la moindre référence au Mister Vertigo de Paul Auster ou à n'importe quel film populaire portant dans son titre l'adjectif, comme American Psycho, American History X, ou American beauty, ni aucun clin d'oeil au travail de Alfred Stieglitz ou de Georgia O'Keefe, et vraisemblablement encore moins l'intention exhibitionniste de l'auteur (cf. « l'Amérique est une région de l'âme »), dont la complaisance à l'égard de la politique étrangère américaine pourtant éconduite par sa propre patrie, est devenue de la prostitution.

En bref BHL, le grand prestidigitateur de la philosophie a encore une fois surfé sur la vague de l'opportunisme sans que personne n'y trouve rien à redire.

Soit, tout artiste, qu'il soit peintre, photographe, sculpteur, écrivain, apporte au Panthéon de l'art une nouvelle pierre.
Cependant, l'édifice devrait s'écrouler d'ici quelques années étant donné le nombre de pierres ébréchées qui lui ont été apportées.

David LaChapelle à l'instar de Jeff Koons, plait.
Mais qu'est-ce qui plait dans leur « art »?

Bon je dois reconnaître une certaine créativité et de l'ironie dans le travail de LaChapelle qui me fait quand même rire et attire mon oeil, avec son Death by Hamburger et ses modernes Christ entourés de fashion thugs.
Et puis Rize c'était bien quand même. Mais ses petits cochons forniquant au milieu du showbiz n'ont rien de nouveau.
Au milieu des années 60, Paul Krassner alors rédac chef du magazine Mad avait dessiné tous les personnages de Dysney s'adonnant à la luxure la plus débridée (j'vous laisse imaginer blanche neige...), pour illustrer un numéro où il révélait également « la vraie vie sexuelle de J.Edgar Hoover », patron du FBI à cette période.

Toutefois en ce qui concerne Koons, je trouve douteux qu'un homme qui a eu le mauvais goût de convoler avec la référence italienne du bon goût: La Cicciolina, puisse réellement apporter quelque chose au monde de l'art.

Le caractère bien que universel de l'oeuvre d'art n'en fait pas pour autant une chose qui va plaire à tout le monde.
Avec l'exemption de toute critique, Jeff Koons aurait-il également bénéficié de l'exemption de jugement esthétique?
Dans un siècle ou Pinault se veut mécène tout est possible1.

Bref, je ne comprends pas pourquoi Versailles ou la Monnaie n'exposent pas de photographes aussi talentueux et brillants que Sarah Moon qui est tout aussi surréaliste que Koons ou LaChapelle, Zana Brinski dont le travail quasi-anthropologique est captivant, ou Nan Golding, qui a fait rougir les foules à Beaubourg mais s'est un peu assagie. Les expositions de ces dernières apparaissent comme en périphérie de « l'Art » auquel on accorde le devant de la scène en France.

Mais je ne critique pas les personnes qui y sont allées et ont même pour certaines trouvé les oeuvres à leur goût, ni même l'alliance du baroque et du kitsch, qui peut être très amusante comme parfois chez LaChapelle.
Ce que je critique en revanche c'est cette espèce de diktat de l'esthétique qui est imposé par les « cultureux », les mécènes, les artistes ultra-capitalistes et les musées en perte de visiteurs, car rappelons-le la polémique fait des recettes.

J'ai l'impression que toute cette esbroufe déployée au service de l'art n'a qu'une finalité qui se nomme kapital, car le choix d'exposer ces artistes, érigés en nouveaux Michel-Angelo, Da Vinci et Raphaël, me paraît très élitiste et d'un goût qui n'est pas le mien.

Cependant je peux comprendre une certaine lassitude nationale pour les Arthus-Bertrand et la ribambelle de « petits » que sa technique a fait naître, ou les Reza, dont le travail porte le label du monument National Geographic, qui n'ont pas trouvé mieux pour vendre leurs clichés que de les estampiller du sceau de l'humanitaire.

M'enfin, Jeff Koons a régné et les mots de Kundera sonnent comme le glas: « avant de mourir nous serons tous transformés en kitsch ».