La « nomination » de Benyamin Netanyahu, leader du Likoud à la tête du gouvernement israélien n'étonne personne.
Rien de très surprenant donc quand les israeliens n'avaient pour alternative à la droite de Netanyahu, que la droite de Ehud Barak et Tzipi Livni ou l'extrème droite de Avigdor Lieberman.
Ce n'est que la deuxième fois que Netanyahu endosse le rôle de premier ministre israélien.
De 1996 à 1999, Netanyahu était là, on s'en souvient, et les Palestiniens aussi.
« En 1993, Benyamin Netanyahou prend la tête d'un Likoud affaibli par la victoire des travaillistes aux élections législatives de 1992. Il devient le fer de lance de l'opposition. Il combat les accords de paix d'Oslo ainsi que le retrait israélien de la Bande de Gaza. Il est également très hostile à la création d'un État palestinien, prône un contrôle israélien de l'ensemble de la Palestine pour parvenir à "la paix par la sécurité" et se prononce pour la construction de nouvelles implantations israéliennes sur une partie de la Cisjordanie.
Pour les israéliens, "Bibi" incarne le profil du vrai Juif ashkénaze moderne, c'est-à-dire de culture américaine, néoconservateur et néolibéral (modèle Nicolas Sarkozy, dont il est par ailleurs proche). Ses positions extrêmistes sont sans doute en partie responsables de l'assassinat en novembre 1995 du Premier Ministre Itzhak Rabin, cosignataire israélien des accords d'Oslo.
Peu avant, dans un meeting survolté, il n'hésitait pas à déclarer entre autres harangues que "Rabin a humilié la nation israélienne en acceptant le diktat du terroriste Arafat".
Pour les élections de 1996, Benyamin Netanyahou forme une coalition avec les partis nationalistes et religieux ultra-orthodoxes et bat de justesse le travailliste Shimon Peres auprès d'un électorat obsédé par la sécurité. Il est le plus jeune Premier ministre de l'Etat juif et le premier à être élu au suffrage universel direct. Son mandat de Premier ministre (1996-1999, couplé par intermittence avec celui de Ministre du Logement, de la Justice, des Finances et des Affaires religieuses) est entaché de nombreux scandales politico-affairistes où il est personnellement compromis.
Sa politique s'illustre essentiellement sur le plan économique et social par des privatisations d'entreprises publiques, d'importantes coupes budgétaires dans les services publics et les programmes sociaux et un abaissement des tranches supérieures de l'impôt sur le revenu.
Sa politique extérieure est intransigeante et arrogante. Il prend comme directeur de cabinet Avigdor Lieberman, un ultranationaliste ouvertement raciste qui réclame l'expulsion des Palestiniens de Palestine.
En septembre 1996 il ordonne l'ouverture du tunnel de la vieille ville de Jérusalem-Est longeant l'esplanade des Mosquées, ce qui déclenche aussitôt les affrontements israélo-palestiniens les plus violents depuis la première Intifada. Il poursuit la colonisation, notamment à Jérusalem (il refuse aux Palestiniens leur droit de faire de Jérusalem la capitale d'un futur Etat), et encourage les implantations sauvages en Cisjordanie. Il tente également, vainement, de faire assassiner à Amman (Jordanie) le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal.
La campagne pour les élections de 1999 voit s'opposer violemment Benyamin Netanyahou et Ehud Barak, candidat d'Israël Uni (nouvelle formation du parti travailliste), qui l'emporte finalement à une large majorité.
Dès les résultats connus, Benyamin Netanyahou annonce sa démission de la direction du Likoud et son "retrait définitif" de la vie politique.En novembre 2002, à la suite du retrait du Parti travailliste de la coalition gouvernementale, Ariel Sharon nomme Benyamin Nétanyahou ministre des Affaires étrangères à la place de Shimon Peres. Au sein du 2e gouvernement d'Ariel Sharon, il prend ensuite le portefeuille du Ministère des Finances jusqu'en août 2005, date à laquelle il démissionne en signe de protestation contre le Plan de désengagement unilatéral de la Bande de Gaza.
Contraint par les Etats-Unis, lors de son mandat de Premier Ministre, de signer deux accords avec le chef de l'Autorité nationale palestinienne Yasser Arafat, il réclame à corps et à cris l'expulsion de ce dernier, estimant dès 2002 que "le moment le plus approprié pour l'exiler sera celui du renversement de Saddam Hussein" par son ami George W. Bush. En 2005, il prend la tête de l'aile dure du Likoud dont il devient le candidat officiel contre le Kadima créé par Ariel Sharon, mais le parti de droite perd ces élections anticipées, n'obtenant que 12 sièges à la Knesset lors des élections de 2006. Il est néanmoins réélu en 2007 a la tête du Likoud.
Fin 2008, alors que la campagne électorale bat son plein et que le gouvernement d'Ehud Olmert s'enlise dans les affaires de corruption, Benyamin Netanyahou surfe sur la vague de rejet du Hamas dans l'opinion israélienne et axe sa campagne sur la destruction totale du Mouvement de la Résistance Palestinienne.
L'ancien militaire se montre dans l'opération "Plomb durci" -- 1.300 morts palestiniens, la plupart civils -- comme l'un des faucons les plus agressifs de l'Etat juif. Outre le Hamas, il promet également de détruire le Hezbollah et d'empêcher "l'Iran d'acquérir la bombe". Concernant le conflit israélo-palestinien, il exclut de discuter du droit au retour des exilés, du statut de Jérusalem et du démantèlement des colonies sauvages sur les territoires occupés.
Peu ébranlé par la crise financière et économique mondiale, il continue de prôner une politique économique ultralibérale accompagnée d'une réduction massive des impôts. Stratégie payante auprès des Israéliens puisque il talonne d'un siège le parti de centre-droit Kadima mené par la ministre des affaires étrangères Tzipi Livni lors des élections législatives de février 2009 (27 élus pour le Likoud contre 28 pour Kadima).
Soutenu par Avigdor Lieberman, leader du parti d'extrême-droite Israel Beitenou qui a obtenu 15 députés, ce qui lui donne la majorité au sein de la Knesset, le président Shimon Pérès le charge officiellement de former un nouveau gouvernement. Le chef du Likoud dispose désormais de six semaines pour mettre sur pied une coalition gouvernementale mais un cabinet dominé par la droite dure -- Tzipi Livni et les membres de Kadima ont d'ores et déjà exclu d'y participer -- risque de lui compliquer la tâche dans la mesure où ses alliés pourraient faire tomber le gouvernement à chaque concession accordée à la paix. Les relations risquent également de devenir difficiles avec l'administration américaine de Barack Obama qui a décidé de rompre avec la politique de soutien indéfectible aux fauteurs de guerre israéliens.»1
On peut lire aussi:
http://www.lefigaro.fr/international/2009/02/06/01003-20090206ARTFIG00012-israel-netanyahou-durcit-le-ton-pour-reconquerir-la-droite-.php
En somme, après un premier mandat foiré, comme ceux d'ailleurs des deux Ehud, Barak ( No we definitely can't) et « le fabuleux destin » de Olmert, après le sien, sans oublier les sulfureuses aventures de leur polisson d'ancien président Moshe Katzaï2 la politique israélienne suit le principe attribué à Lavoisier: « rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme »!
What a change!
Mais on en a envie de demander « quelle est la position de la population israélienne face à un champ politique, qui en plus de 30 ans n'a pas changé? »
On devine la désolation de la gauche...
1http://www.republique-des-lettres.fr/10664-benyamin-netanyahou.php
2http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=996007&clef=ARC-TRK-NC_01
Rien de très surprenant donc quand les israeliens n'avaient pour alternative à la droite de Netanyahu, que la droite de Ehud Barak et Tzipi Livni ou l'extrème droite de Avigdor Lieberman.
Ce n'est que la deuxième fois que Netanyahu endosse le rôle de premier ministre israélien.
De 1996 à 1999, Netanyahu était là, on s'en souvient, et les Palestiniens aussi.
« En 1993, Benyamin Netanyahou prend la tête d'un Likoud affaibli par la victoire des travaillistes aux élections législatives de 1992. Il devient le fer de lance de l'opposition. Il combat les accords de paix d'Oslo ainsi que le retrait israélien de la Bande de Gaza. Il est également très hostile à la création d'un État palestinien, prône un contrôle israélien de l'ensemble de la Palestine pour parvenir à "la paix par la sécurité" et se prononce pour la construction de nouvelles implantations israéliennes sur une partie de la Cisjordanie.
Pour les israéliens, "Bibi" incarne le profil du vrai Juif ashkénaze moderne, c'est-à-dire de culture américaine, néoconservateur et néolibéral (modèle Nicolas Sarkozy, dont il est par ailleurs proche). Ses positions extrêmistes sont sans doute en partie responsables de l'assassinat en novembre 1995 du Premier Ministre Itzhak Rabin, cosignataire israélien des accords d'Oslo.
Peu avant, dans un meeting survolté, il n'hésitait pas à déclarer entre autres harangues que "Rabin a humilié la nation israélienne en acceptant le diktat du terroriste Arafat".
Pour les élections de 1996, Benyamin Netanyahou forme une coalition avec les partis nationalistes et religieux ultra-orthodoxes et bat de justesse le travailliste Shimon Peres auprès d'un électorat obsédé par la sécurité. Il est le plus jeune Premier ministre de l'Etat juif et le premier à être élu au suffrage universel direct. Son mandat de Premier ministre (1996-1999, couplé par intermittence avec celui de Ministre du Logement, de la Justice, des Finances et des Affaires religieuses) est entaché de nombreux scandales politico-affairistes où il est personnellement compromis.
Sa politique s'illustre essentiellement sur le plan économique et social par des privatisations d'entreprises publiques, d'importantes coupes budgétaires dans les services publics et les programmes sociaux et un abaissement des tranches supérieures de l'impôt sur le revenu.
Sa politique extérieure est intransigeante et arrogante. Il prend comme directeur de cabinet Avigdor Lieberman, un ultranationaliste ouvertement raciste qui réclame l'expulsion des Palestiniens de Palestine.
En septembre 1996 il ordonne l'ouverture du tunnel de la vieille ville de Jérusalem-Est longeant l'esplanade des Mosquées, ce qui déclenche aussitôt les affrontements israélo-palestiniens les plus violents depuis la première Intifada. Il poursuit la colonisation, notamment à Jérusalem (il refuse aux Palestiniens leur droit de faire de Jérusalem la capitale d'un futur Etat), et encourage les implantations sauvages en Cisjordanie. Il tente également, vainement, de faire assassiner à Amman (Jordanie) le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal.
La campagne pour les élections de 1999 voit s'opposer violemment Benyamin Netanyahou et Ehud Barak, candidat d'Israël Uni (nouvelle formation du parti travailliste), qui l'emporte finalement à une large majorité.
Dès les résultats connus, Benyamin Netanyahou annonce sa démission de la direction du Likoud et son "retrait définitif" de la vie politique.En novembre 2002, à la suite du retrait du Parti travailliste de la coalition gouvernementale, Ariel Sharon nomme Benyamin Nétanyahou ministre des Affaires étrangères à la place de Shimon Peres. Au sein du 2e gouvernement d'Ariel Sharon, il prend ensuite le portefeuille du Ministère des Finances jusqu'en août 2005, date à laquelle il démissionne en signe de protestation contre le Plan de désengagement unilatéral de la Bande de Gaza.
Contraint par les Etats-Unis, lors de son mandat de Premier Ministre, de signer deux accords avec le chef de l'Autorité nationale palestinienne Yasser Arafat, il réclame à corps et à cris l'expulsion de ce dernier, estimant dès 2002 que "le moment le plus approprié pour l'exiler sera celui du renversement de Saddam Hussein" par son ami George W. Bush. En 2005, il prend la tête de l'aile dure du Likoud dont il devient le candidat officiel contre le Kadima créé par Ariel Sharon, mais le parti de droite perd ces élections anticipées, n'obtenant que 12 sièges à la Knesset lors des élections de 2006. Il est néanmoins réélu en 2007 a la tête du Likoud.
Fin 2008, alors que la campagne électorale bat son plein et que le gouvernement d'Ehud Olmert s'enlise dans les affaires de corruption, Benyamin Netanyahou surfe sur la vague de rejet du Hamas dans l'opinion israélienne et axe sa campagne sur la destruction totale du Mouvement de la Résistance Palestinienne.
L'ancien militaire se montre dans l'opération "Plomb durci" -- 1.300 morts palestiniens, la plupart civils -- comme l'un des faucons les plus agressifs de l'Etat juif. Outre le Hamas, il promet également de détruire le Hezbollah et d'empêcher "l'Iran d'acquérir la bombe". Concernant le conflit israélo-palestinien, il exclut de discuter du droit au retour des exilés, du statut de Jérusalem et du démantèlement des colonies sauvages sur les territoires occupés.
Peu ébranlé par la crise financière et économique mondiale, il continue de prôner une politique économique ultralibérale accompagnée d'une réduction massive des impôts. Stratégie payante auprès des Israéliens puisque il talonne d'un siège le parti de centre-droit Kadima mené par la ministre des affaires étrangères Tzipi Livni lors des élections législatives de février 2009 (27 élus pour le Likoud contre 28 pour Kadima).
Soutenu par Avigdor Lieberman, leader du parti d'extrême-droite Israel Beitenou qui a obtenu 15 députés, ce qui lui donne la majorité au sein de la Knesset, le président Shimon Pérès le charge officiellement de former un nouveau gouvernement. Le chef du Likoud dispose désormais de six semaines pour mettre sur pied une coalition gouvernementale mais un cabinet dominé par la droite dure -- Tzipi Livni et les membres de Kadima ont d'ores et déjà exclu d'y participer -- risque de lui compliquer la tâche dans la mesure où ses alliés pourraient faire tomber le gouvernement à chaque concession accordée à la paix. Les relations risquent également de devenir difficiles avec l'administration américaine de Barack Obama qui a décidé de rompre avec la politique de soutien indéfectible aux fauteurs de guerre israéliens.»1
On peut lire aussi:
http://www.lefigaro.fr/international/2009/02/06/01003-20090206ARTFIG00012-israel-netanyahou-durcit-le-ton-pour-reconquerir-la-droite-.php
En somme, après un premier mandat foiré, comme ceux d'ailleurs des deux Ehud, Barak ( No we definitely can't) et « le fabuleux destin » de Olmert, après le sien, sans oublier les sulfureuses aventures de leur polisson d'ancien président Moshe Katzaï2 la politique israélienne suit le principe attribué à Lavoisier: « rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme »!
What a change!
Mais on en a envie de demander « quelle est la position de la population israélienne face à un champ politique, qui en plus de 30 ans n'a pas changé? »
On devine la désolation de la gauche...
1http://www.republique-des-lettres.fr/10664-benyamin-netanyahou.php
2http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=996007&clef=ARC-TRK-NC_01
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